Toute la côte Nord de l'Algérie se trouve dans une zone tectonique des plus propices aux tremblements de terre. Cette zone est classée parmi les zones les plus actives sismologiquement parlant, selon les experts. La stratégie algérienne de prévention devrait être réformée, note-t-on. D'après Mustapha Méghraoui, spécialiste au centre sismologique de Strasbourg (France), «l'Algérie a besoin de centres d'excellence en matière de recherche en sciences des séismes et tsunamis». «L'Algérie manque cruellement de données et d'études scientifiques sur la plaque tectonique de l'Afrique du Nord et la seule certitude, aujourd'hui, est que cette zone est marquée par une forte activité sismique», a-t-il avertit. Le grand tremblement d'Al Asnam (Chlef actuellement) a fait plus de 3000 morts, et détruit 80% de la ville de Chlef, et cause des dégâts estimés à 10 milliards de Dinars, selon les estimations de l'époque. Ensuite, en mai 2003, un second terrible séisme fait plus de 2000 morts et plusieurs milliers de blessés et de sans-abri à Boumerdès, ce séisme à lui fait 1 400 victimes dans la Wilaya de Boumerdès, et a causé des dégâts estimés à 5 milliards de dollars américains. Selon M.Meghraoui, la côte Nord de l'Algérie est traversée par une limite de plaques lithosphériques continentales convergentes: la plaque eurasienne, au Nord, chevauche la plaque africaine au Sud. C'est dans cette faille de chevauchement que se déclenchent les séismes de la région. En effet, l'Algérie est divisée en deux plaques tectoniques séparées par la faille Sud - atlasique. Etant donné l'étendue du territoire algérien, il faudrait, a-t-il souligné, des dizaines de stations disséminées à travers tout le pays, avec une analyse des données, pour aller vers une bonne prévention des risques et des prévisions mais non pas de prédiction. D'après cet expert, il faut mettre en place des bases de données et une cartographie des zones sismiques en Afrique du Nord pour éviter de lourdes pertes en cas de catastrophe naturelle. Le point de vue de ce chercheur algérien résume les recommandations du colloque international dédié aux seimes et tsunamis qui s'est tenu du 15 au 21 mai à Bou-Ismail (Tipasa). Aussi, il faut confier la tache aux scientifiques et jeunes doctorants, a estimé ce chercheur. Commentant les conséquences de l'absence de base de données fiables, il a cité l'exemple de la «zonation sismique» (classification par zone par rapport à l'activité sismique), faite en Algérie qui, d'après lui, est «erronée quand on voit par exemple Oran et Guelma classées dans les zones intermédiaires alors qu'elles devraient l'être dans la liste une, selon les observations des scientifiques. «Il existe des zones silencieuses mais, selon lui, cela n'est pas significatif de l'absence de danger, et la seule façon de le savoir, a-t-il dit, est de faire des études approfondies de la plaque Nord africaine et de la faille, à l'aide d'instruments modernes tels que le GPS ou le radar par satellite pour voir les déformations géologiques le long de la ligne de plaque.