Comme chaque année, la wilaya de mascara commémore l'anniversaire de la mort de son fils prodige, l'Emir Abdelkader. Dimanche dernier pour le 127ème anniversaire, plusieurs manifestations culturelles et religieuses, dont une veillée à la zaouia «Sidi Mohieddine» dans la commune de Guetna, village natal de l'Emir, ont été organisées. Par ailleurs, la direction de la culture de la wilaya de mascara en collaboration avec l'association «Cheikh El Alawi de la culture soufie», a organisée une conférence au thème « Des valeurs humaines de l'Emir Abdelkader dans la gestion des affaires de l'Etat et sa lutte contre l'occupant français. ». Le chercheur en patrimoine populaire, Djilali Djelloul, a souligné, dans sa communication, que l'Emir Abdelkader, mort à Damas le 23 mai 1883, fut un meilleur exemple de moralité humaine dans sa gestion de l'Etat moderne. Il a indiqué que « le chef de la résistance populaire qui croyait avec conviction au changement de l'être humain et de la société, ne se contentait pas seulement de la lutte armée, mais fut un modèle et un exemple à suivre dans ses comportements avec autrui ». Il a relevé que « l'Emir Abdelkader a adopté le soufisme comme moyen pour la compréhension de la religion et comme style de vie pleine de qualité qui se sont reflétés sur sa lutte armée contre le colonialisme et sa gestion des affaires de l'Etat ». Le chercheur a précisé que « le parcours spirituel du chef de la résistance populaire fait partie de la voie soufie qui met en évidence la conscience spirituelle et la vision inspirée de la recherche de la vérité absolue et la perfection comme adoration de Dieu ». Le conférencier a estimé que, « l'Emir Abdelkader a mené une résistance humanitaire pour des valeurs fondamentales qui prônent la dignité et la droiture et a été un exemple en matière d'éducation et de comportement humain.», il a précisé que l'Emir était ouvert aux autres et accordait un intérêt aux inventions et à l'innovation, d'où son soutien au projet de construction du canal de Suez en tant que liaison entre l'Orient et l'Occident . Abordant, les aspects du parcours de l'Emir en tant que chef de la résistance populaire dans la conduite de la guerre contre le colonialisme français, il a mis en évidence les caractéristiques de sa personnalité dans ses rapports avec ses soldats et les prisonniers qu'il ordonnait de traiter avec humanisme comme dicté par la loi musulmane (chari'a). Soulignons que cette conférence a enregistré une grande assistance. Dans le cadre du même programme de commémoration, l'artiste plasticien Hireche Boumediene d'Oran a exposé ses toiles à la maison de la culture «Abi Ras En-Nassiri» dépeignant ce personnage historique. Par ailleurs, une présentation de livres et écrits sur l'Emir par des spécialistes et des historiens, algériens et étrangers, a eu lieu à cette occasion.