L'Algérie exportera des céréales, après 40 années et ce, début juin et ce, à l'issue d'une adjudication prévue début juin, a déclaré ce dimanche le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, depuis la capitale française Paris, en marge de l'assemblée générale annuelle de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Pour rappel, l'Algérie est l'un des grands pays importateurs de céréales au monde, avec quelque 5 millions de tonnes tous types de céréales importés par an. La récolte record de l'an dernier a entraîné la création de stocks importants, particulièrement pour l'orge. Interrogé, Rachid Benaïssa a refusé de donner plus de détails sur le volume potentiel des exportations. Toutefois, il dira que les cargaisons partiraient du port d'Alger. Une source du ministère de l'Agriculture avait parlé en mars dernier de 300.000 tonnes d'orge, aptes à être exportées. L'adjudication a été annoncée il y a un mois pour «ce qui serait un événement symbolique pour un pays qui entend être moins dépendant des importations après une année 2008 marquée par la hausse des cours des céréales sur les marchés mondiaux», commente l'agence Reuters. «Pour nous, c'est symbolique, c'est un retour sur le marché international depuis 43 ans. La dernière exportation avait eu lieu en 1967. On revient, donc il faudra s'habituer au marché international et redynamiser tous les dispositifs qu'il faut», a également déclaré Rachid Benaissa à Reuters. «Je pense que début juin ça se concrétisera», a-t-il ajouté. «Les discussions, les négociations entre l'Office et les opérateurs qui sont intéressés avancent bien.» Par ailleurs, les autorités publiques ont également suspendu les importations de blé dur par le biais de l'agence des céréales d'Etat en raison de la bonne tenue des stocks, même si Rachid Benaïssa a estimé qu'il revenait au secteur privé de décider s'il préférait faire appel aux stocks nationaux ou aux céréales étrangères. Dans la foulée, il a exhorté les investisseurs étrangers à participer aux projets d'infrastructure nationaux, dont des silos et des abattoirs, par le biais de partenariats public-privé, afin d'accroître la production et de réduire les besoins d'importation. L'Algérie entend réduire de deux tiers en cinq ans sa dépendance vis-à-vis des importations de blé tendre et envisage d'accorder aux investisseurs des concessions sur des terres. «Il y a un travail technique qui est en train de se faire», a dit Rachid Benaïssa, soulignant que «toute la batterie de mesures classiques», dont le développement de semences, l'utilisation d'engrais et le renforcement de la régulation. «Nous importerons ce qu'il faudra importer pour combler les besoins», a-t-il ajouté. Récoltes 2010: le pessimisme de Rachid Benaïssa La récolte de céréales en blé tendre et dur en 2010 sera au moins aussi importante qu'en 2009 mais un responsable de son ministère avait parlé des risques que faisait peser le mauvais temps sur la production 2010. Pour rappel, des sources ministérielles avaient auparavant prévu une récolte globale de céréales équivalente à celle de l'an dernier, à 6,12 millions de tonnes. On précisera à ce sujet que les moissons sont déjà en cours dans le sud de l'Algérie, bien avant celles en Europe.