C'est une première depuis 1967, l'Algérie s'apprête à exporter le surplus de production d'orge. L'opération est ficelée après les appels d'offres lancés par l'OAIC, les premières quantités seront exportées à partir du 15 juin. Selon le ministre de l'agriculture, Rachid Benaïssa, invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale, "il n'y a pas eu de difficultés à placer l'orge algérienne sur le marché international". Au-delà des quantités à exporter, Rachid Benaïssa, a tenu à préciser que cette opération est un "apprentissage pour les agriculteurs qui sont donc capables de produire des céréales de qualité et cela nous pousse à mieux nous préparer". Le ministre s'est montré très optimiste concernant la production cette année qui sera "bonne pour le blé et moins importante pour l'orge". Abordant le programme quinquennal, il a souligné que le montant des investissements publics dans le domaine agricole est de "1000 milliards de dinars à raison de 200 milliards annuellement". Cette enveloppe est destinée à "encourager et améliorer la production agricole et servira entre autres à débourser 130 milliards de dinars pour l'appui à la filière agricole comme les céréales, le lait et la pomme de terre, 60 milliards pour le renouveau rural et 14 milliards pour les ressources humaines et le développement de leurs capacités". Pour le ministre, l'Algérie dispose à présent d'une politique "claire en matière de développement agricole grâce notamment à la loi d'orientation votée en 2008 dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire". A propos de ce dernier point (sécurité alimentaire), beaucoup de travail reste à faire puisque les importations même si elles ont baissé, l'Algérie a importé pour "5,4 milliards de dollars en 2009 dont deux tiers sont des céréales et du lait". Et cette année encore en prévision du mois de Ramadhan, les services du département de Benaïssa ont finalisé l'opération d'importation de viandes et des dérogations ont été délivrées aux privés. Toutefois, la performance du secteur a permis de réaliser une disponibilité alimentaire en valeur de plus de "20 milliards de dollars", a expliqué le ministre Ben Aissa. Ce dernier se dit satisfait des "efforts accomplis mais les résultats restent à améliorer". Interrogé sur l'épineux problème du foncier agricole, le ministre a précisé que la durée de concession dans le projet de loi sera de "40 ans renouvelables avec une cessibilité sous certaines conditions" donc pas de révision de la disposition. Ce projet de loi, a-t-il dit, est venu mettre un terme à un statut quo "préjudiciable" affirmant que la terre est la "propriété de l'Etat et le partenariat avec les étrangers est interdit sauf pour les services".