L'Algérie est les énergies alternatives. Voilà une dualité qui reste encore conflictuelle, dans un pays où toute la politique énergétique voire économique se focalise sur les énergies fossiles. Les projets pharaoniques annoncés à coups de pompes sont vite mis au placard. Tous ses projets butent sur les réticences des financiers qui ne font pas confiance quant aux résultats pécuniaires de ces projets…. pourtant si vitaux et si nécessaires, à la survie du pays et de la planète. Pour y obvier, la Société Générale Algérie (SGA) a organisé un atelier, sous le thème «Finance Carbone», à l'hôtel Hilton en marge de la conférence « Solar Maghreb » les 25 et 26 mai prochains, afin de trouver les solutions idoines à ces difficultés du financement. Cet atelier veut aussi ponctuer le fort potentiel de ces énergies alternatives. D'après Gauthier Le Maux, Directeur du département CO2 à « Orbeo », acteur mondial de la finance carbone, «trois secteurs potentiellement rentables, à savoir, le secteur industriel (transport, réduction des gaz torchés et des matériaux carbonatés dans les clinkers) le secteur des déchets (décharges municipales, déchets animaliers) et le secteur forestier, avec des projets dits de « séquestration » du CO2 et des projets de biocarburant », a-t-il déclaré au journal économique on-line Maghreb Emergent. Toutefois, «le grand obstacle devant le développement des projets dans le mécanisme de développement propre (MDP) demeure le financement», a-t-il ajouté. Les intervenants dans cet atelier ont également dressé un tableau de l'ensemble des «enjeux liés au fonctionnement du marché carbone au Maghreb». A l'unanimité, ils ont ponctué le potentiel important, mais malheureusement encore très peu exploité. L'Algérie institutionnellement bien fondée Côté algérien, Mme. Aït-Saïd, chef du département Transport à l'Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie (APRUE) et responsable à l'Autorité Nationale désignée du MDP, a donné un énoncé exhaustif sur «les missions et les actions de l'APRUE». Cet organisme est chargé pour l'élaboration du programme national de maîtrise de l'énergie (PNME) et de la mise en place d'un observatoire du PNME. Crée en 2006, l'APRUE a organisé un séminaire international et un atelier de renforcement des capacités des entreprises du secteur énergétique en termes d'éco responsabilité, note-t-on. Aussi, deux projets MDP ont été proposés dans le cadre du PNME 2010-2014. Contrairement aux problèmes liés au financement, les obstacles institutionnels pour le développement des projets MDP ont été levés, d'après Gauthier Le Maux. En effet, l'Autorité Nationale Désignée est bel et bien opérationnelle en Algérie. Dans tous les cas, les difficultés qui tardent l'aboutissement des projets carbone sont exclusivement liées au scepticisme des banques et financiers publics. Par exemple, l'entreprise Orbeo a un mode procédural complexe pour le traitement des approbations d'un tel projet MDP, puisque l'étude de faisabilité et de rentabilité perdure en longueur et peuvent s'étaler sur deux ans, note-t-on. Un problème de taille qui décourage tant les concepteurs du projet que les bailleurs de fonds. In fine, il faut noter que le potentiel de développement de ces projets alternatifs est important, notamment dans la capture et de séquestration de carbone sur les gisements gaziers et/ou pétroliers. Si le monde entier affiche un intérêt de plus en plus considérable aux MDP, le nombre de projets MDP est quasiment nul. Cet atelier n'a pas seulement donné un aperçu sur les difficultés dans lesquelles pataugent les projets alternatifs mais il a également mis en exergue le potentiel important et inexploité dans notre pays.