Malgré la faiblesse du crédit et des tensions dans le système financier international, la croissance économique dans la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord) devrait connaître un bon rebond à partir de 2001, si l'on en croit les prévisions du FMI dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, publié hier. Cet optimisme est cependant nuancé par le fait que cette croissance est portée essentiellement par les recettes pétrolières. Ainsi, le FMI explique la sensible amélioration des perspectives économiques de la région, qui comprend les principaux exportateurs de pétrole et de gaz, par la hausse des prix du pétrole et la reprise des flux de capitaux. Le taux de croissance de la région, fortement impacté par la chute des prix des matières premières et la crise financière, repartira à la hausse sans toutefois atteindre son niveau d'avant crise. Pour les pays exportateurs de la région (Algérie, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Iran, Irak, Libye, Yémen et Soudan) le FMI, qui table sur un prix du baril de 80 dollars en 2010 et 83 dollars en 2011, prévoit une croissance de 4,3% en 2010 et de 4,5% l'année suivante. En 2009, le PIB de ces pays avait augmenté de seulement 1,5% en termes réels, selon l'institution internationale. Les pays non-exportateurs de pétrole de la région Mena sont en train de se remettre du ralentissement de 2009 mais la croissance n'y atteint pas le niveau qui serait nécessaire pour faire baisser les forts taux de chômage, selon le rapport. Ces pays, qui incluent la Jordanie, l'Egypte, le Liban, la Syrie et le Maroc, ont néanmoins moins souffert de la crise économique en raison de la faiblesse de leurs échanges économiques et financiers avec le reste du monde. Leur PIB a cru de 3,8 % en 2009 contre 5% l'année précédente. Il devrait augmenter de 4,1 % en 2010 et 4,8 % en 2011, selon les prévisions du FMI.