Le gouvernement algérien serait sur le point d'acquérir officiellement l'opérateur de téléphonie mobile, OTA Djezzy, apprend–t-on. Ces négociations finiront bien par aboutir à la cession de Djezzy à l'Etat Algérien. Du fait que la volonté des deux parties à « divorcer » est grande. L'ironie de cette affaire Djezzy fait que comme les procédures de divorce du couple, il faut qu'il se passe vite si les deux parties sont d'accord sur la valeur du patrimoine et les modalités du partage. D'autres part, on apprendra que des négociateurs seront incessamment désignés par le premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour entreprendre les pourparlers avec les représentants d'Orasom Telecom Holding (OTH). La direction d'OTH a aussi confirmé l'information en annonçant hier que le gouvernement algérien a décidé d'entamer des négociations en vue d'acquérir l'opérateur mobile. D'après le porte-parole d'OTH, Manal Abdel Hamid, «OTH a reçu une réponse. Le gouvernement algérien est prêt à entamer des négociations. Nous attendons qu'ils nous appellent pour entamer les discussions», rapporte TSA. Elle a aussi précisé que le gouvernement algérien a promis de désigner des représentants pour négocier avec le groupe égyptien. Comme l'aura voulu l'Etat algérien, par le biais de Karim Djoudi qui a «sommé» la Direction d'OTH de faire le premier pas et de postuler une demande explicite de la cession de Djezzy à l'Etat. Chose qui a été faite ce jeudi par le groupe de Naguib Sawiris qui avait envoyé une lettre au gouvernement algérien, mentionnant son vouloir à céder Djezzy à l'Etat algérien. Comment déterminer la valeur Djezzy ? D'après l'expert financier international, Omar Berkouk, l'Etat algérien est en position de force et il a déjà une idée du prix de la cession probable de Djezzy. «Il faut considérer l'état actuel des rapports de force pour déterminer le prix de la transaction. Ce rapport de force est, à l'évidence, en faveur de l'Etat algérien. Il s'est positionné par le droit de préemption et la menace de non-renouvellement de la licence de téléphonie mobile comme l'acheteur unique. Il a découragé ceux qui se sont présentés. Ainsi, il y a bien un prix de marché objectif pour Djezzy », a déclaré Omar Berkouk au journal économique on-line Maghreb émergent. Mais quelles sont les méthodes de cerner un prix convenable de Djezzy ? Le même expert évoquera que «les méthodes pour déterminer le prix sont multiples et connues par tous les analyses de valeurs (Mulipe d'EBITDA, les comparables, multiple de bénéfices etc…). Mais lorsque vous n'avez qu'une contrepartie (obligatoire) le vendeur peut se sentir « lésé » par le prix que l'unique acheteur est prêt à payer. On peut donc affirmer que la valeur de Djezzy sera déterminée par l'état des rapports de force diplomatique, médiatique et juridique (arbitrage)». Ce que l'Etat ne devrait pas faire La cession de Djezzy est juridiquement très complexe. Elle devra passer par des étapes. Le rôle du négociateur algérien de ne pas laisser des lacunes, des marges de manœuvres à Naguib Sawiris pour les retourner contre l'Etat. A ce sujet, Omar Berkouk dira que «s'il est dans les intentions des autorités algériennes de racheter Djezzy en dessous de sa valeur pour le revendre immédiatement avec une plus-value, cela serait une grave erreur qui démontrerait, s'il en est, la « spoliation » des intérêts d'OTH. C'est ce qui s'est passé avec Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais dans l'affaire Adidas ! La question des ressources à mobiliser n'est pas un problème pour l'Etat algérien. La véritable question est la structuration du partage de cette société et/ou de l'entité qui va acquérir Djezzy pour le compte de l'Etat, justement pour éviter les écueils d'une plus value immédiate « injustifiée » économiquement». In fine, on apprendra d'une source au fait du dossier que les négociations peuvent perdurer en longueur comme de finir incessamment. «Ca dépendra de la volonté de Naguib Sawiris à demander le divorce», note-t-on.