La polémique enfle entre les P/APC des communes balnéaires et la Direction du Tourisme d'Oran, sur le problème des concessions des plages. Après l'infructuosité des appels d'offres, portant sur les concessions d'une vingtaine de plages, le Wali d'Oran a transmis des correspondances aux maires concernés leur enjoignant de procéder en urgence à la concession des plages par le mode gré à gré. Cependant, les maires déclarent que la correspondance du Wali est implicite et ne précise pas clairement que la concession du gré à gré revient aux APC. Selon le P/APC de AÏn El Kerma, El Hadj Sardi Slimane, «on ne peut pas se référer à cette correspondance qui est pourtant signée par le Wali en personne, Tahar Sekrane, pour opérer des concessions au gré à gré, parce qu'elle ne note pas explicitement le rôle affecté désormais au maire», avant d'ajouter que «même si le Wali se réfère à la Loi du 4 septembre 2004, ce n'est pas la Commune qui a publié les appels d'offres. Elle n'a pas donc les prérogatives de procéder au gré à gré. En fait, tous les maires dénoncent le caractère implicite de ce fax, de cette correspondance émanant de la Wilaya d'Oran. Pour le moment, c'est le statu quo. Un retard monumental Les concessions des plages de la Wilaya d'Oran ne sont pas encore opérées alors que la saison estivale a été lancée le 1er juin dernier. Pour rappel, le Directeur du Tourisme, Seïf El Islam Benmansour, avait déclaré à la presse que «cette saison version 2010 sera un modèle de gestion, avant d'ajouter, qu'il veillera «à l'éradication de l'anarchie qui régnait sur les plages oranaises». Que nenni ! Le gré à gré décrié par les plagistes Pour pallier le retard et l'échec de la Direction du Tourisme, le Wali d'Oran, Tahar Sekrane, a émis des correspondances aux P/APC des Communes balnéaires d'Oran pour procéder aux concessions des plages. Il faut savoir que tous les appels d'offres des concessions des 20 plages de la Wilaya ont été infructueux. 45 milliards de cts prodigués pour….rien Dans une correspondance numéro 550/S.M/2010, signée par le wali d'Oran, il est à relever que désormais les P/APC devront concéder les plages par le mode de gré à gré. La Wilaya s'est référée à la Loi du 5 septembre 2004 qui autorise, en cas d'infructuosité des appels d'offres, de procéder au gré à gré. Les plagistes qui habituellement acquièrent des parcelles de plages dénoncent avec force ce mode de concessions (gré à gré) : «ce mode de cession ou de concession favorisera le marchandage de coulisses». Pour rappel, la Wilaya a déboursé 43 milliards pour délimiter ces plages. L'étude a en effet délimité 20 parcelles de plages sur les 120 kilomètres du littoral oranais. Cette étude opérée conjointement avec les services des domaines a même fixé les prix des concessions. D'après une source proche de la Direction du Tourisme, les employés du service des Domaines ont arpenté ces plages et ont fixé le prix du mètre carré à concéder. Mais ces services n'ont pas pris en considération ni la notoriété de la plage ni la fréquentation. Pour l'exemple, le maire de Aïn El Kerma a déclaré que «la plage de Madagh qui est plus notoire, devrait être cédée à 1,2 milliard de centimes sur les cinq années à venir, alors que la plage de Cap Blanc moins fréquentée devrait être cédée à 2,4 milliards de centimes, soit le double», s'étonne le P/APC. Idem pour la parcelle de plages des Andalouses, baptisée «Future Beach» qui était cédée, selon le P/APC d'El Ançor, à 70 millions de centimes, mais la Direction du Tourisme voulait la céder à 3,335 milliards de centimes.