Tout avait commencé à la suite du coup de tête de la chancelière Angela Merkel parce le président français l'a pressée dans sa prise de décision, lors de la crise de la Grèce. Angela voulait prendre tout son temps pendant que les Grecs se débattaient pour améliorer les choses chez eux. Alors Nicolas s'est fait plus intransigeant pour une décision rapide. C'est un peu tout cela que le prochain Sommet européen veut régler au quart de tour pour que les décisions eux ne portent pas préjudice aux autres. Et on arrive à se demander s'il y a lieu de penser à mettre en place un Gouvernement économique pour toute l'UE ou juste pour la seule zone euro? Il faut croire que c'est la grande confusion qui enveloppe la matière grise des dirigeants européens qui doivent «surmonter la semaine prochaine des divisions qui persistent entre eux, notamment entre Paris et Berlin, sur les leçons à tirer de la crise». Les dirigeants européens ne sont pas encore sortis de l'auberge pour améliorer l'histoire de la «gouvernance économique» européenne, autrement dit de la coordination des politiques nationales qui sera le sujet central et dominant de la rencontre de jeudi à Bruxelles. Les Européens souhaitent ainsi s'entendre sur un minimum qui puisse constituer une véritable balise afin que chaque pays n'en fasse plus qu'à sa tête sans penser à l'impact de ses décisions sur les voisins et, sur le principe, tout le monde approuve. Ce qui a dominé jusqu'à présent c'est la fameuse devise «chacun pour soit et Dieu pour tous». Certains veulent concrétiser «l'union fait la force» et ne pas transiger juste au niveau de la zone euro. Mais plutôt l'élargir à tous les pays membres de l'Union européenne, même s'ils n'ont pas encore opté pour la monnaie commune. Le débat est houleux dans les coulisses et chaque pays ne va pas avec le dos de la cuillère. Je dirais même que chaque pays tire la couverture de son côté, en étant dans le groupe européen à part entière et non plus entièrement à part. Le dilemme est à ce stade aujourd'hui. Chacun espère que la réunion de jeudi fera l'unanimité pour créer de nouveaux remparts afin de mieux protéger l'euro qui a tendance à battre sérieusement de l'aile ces derniers temps, face à un dollar américain qui connaît des jours de plus en plus fermes. Au-delà des tractations à l'européenne, l'objectif essentiel est «le renforcement de la coordination des politiques économiques qui doit constituer une priorité urgente et fondamentale». «La zone euro doit renforcer son Gouvernement économique commun», a déclaré jeudi le chef du Gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, lors d'une visite à Rome. Le premier ministre italien Silvio Berlusconi a abondé dans son sens, soutenant l'idée d'«une gouvernance très précise en ce qui concerne la situation de la monnaie unique». Problème: l'Allemagne refuse. La chancelière Angela Merkel insiste pour que la gouvernance englobe l'UE dans son ensemble pour ne pas créer de scission. «Elle n'a pas non plus envie de se retrouver seule dans un club avec des pays du Sud qu'elle juge trop laxistes sur les déficits», persifle un diplomate européen. Certains s'inquiètent en Europe de voir tous les pays prendre le chemin de l'austérité au risque de briser tout espoir de relance.