Le commissaire européen aux Affaires monétaires Olli Rehn se rendra à Athènes aujourd'hui pour faire le point sur les efforts du gouvernement grec pour régler la crise liée à son déficit budgétaire abyssal. Olli Rehn rencontrera entre autre le Premier ministre adjoint Theodorus Pangalos, le ministre des Finances George Papaconstantinou, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale grecque George Provopoulos, a fait savoir la Commission européenne samedi. Cette visite s'inscrit dans le cadre des négociations internationales actuellement en cours autour de la dette grecque. Le Premier ministre grec George Papandreou rencontrera ainsi la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin le 5 mars et a été invité par Barack Obama à Washington quatre jours plus tard. Vendredi, Barack Obama s'est entretenu avec le Premier ministre britannique Gordon Brown et Angela Merkel de la situation grecque lors d'une conférence téléphonique. Bruxelles a donné à la Grèce jusqu'au 16 mars pour montrer que son plan commence à produire ses effets. Athènes s'est engagé à faire repasser son déficit budgétaire, actuellement égal à 12,7% PIB, sous la barre des 3% d'ici 2012. Notons également que l'Allemagne, la France et les Pays-Bas prévoient d'acheter des obligations grecques pour aider Athènes à faire face à son déficit budgétaire. Ces déclarations de l'eurodéputé Jorgo Chatzimarkakis à la télévision grecque recoupent en partie des informations publiées samedi par un journal grec au sujet d'un plan d'assistance de cette nature. Ces informations ont toutefois été démenties par un haut responsable allemand qui les a qualifiés d'"absurdes". "Le plan prévoit que l'Allemagne, la France et les Pays-Bas achètent des obligations grecques", a dit Chatzimarkakis, Allemand d'origine grecque, lors d'une interview diffusée samedi soir par la chaîne Mega TV. "L'Allemagne compte acheter immédiatement pour 5-7 milliards d'euros (d'obligations)", a-t-il dit, ajoutant que la banque publique allemande KfW et la Caisse des Dépôts française étaient aussi parties prenantes à l'accord et acquerraient des obligations grecques. Chatzimarkakis n'a pas indiqué clairement comment il avait connaissance du projet. Selon le journal grec Ta Nea, qui cite des sources bancaires et des responsables non identifiés, l'Allemagne et la France - il ne mentionne pas les Pays-Bas - comptent aider la Grèce en achetant des obligations grecques ou en fournissant des garanties pour que d'autres banques en achètent. Ta Nea ajoute que le président Nicolas Sarkozy en a discuté par téléphone avec le Premier ministre grec Georges Papandreou. Contacté à Paris, l'Elysée n'a pas fait de commentaires. En échange, le gouvernement grec aurait accepté de prendre des mesures d'austérité supplémentaires représentant quatre milliards d'euros afin d'atteindre son objectif de réduire son déficit budgétaire de quatre points cette année, ajoute le journal.