B. Adali L'UGTA reprend du service aujourd'hui. Après une trêve électorale liée à la présidentielle d'avril 2009, Abdelmadjid Sidi Saïd, patron de la Centrale syndicale, a convoqué tous les secrétaires nationaux pour une réunion qui se tiendra aujourd'hui après-midi, à la Maison du peuple. Au nombre de treize, ces derniers devront relancer les travaux gelés depuis presque un mois. Même si la tripartite n'est pas inscrite à l'ordre du jour de cette réunion puisque celle-ci est consacrée à l'évaluation de la campagne électorale et aux préparatifs des festivités de la fête internationale des travailleurs, il est fort possible que les secrétaires nationaux aborderont le sujet d'autant plus que la tenue de cette rencontre est imminente. Une tripartite qui devra traiter des dossiers chauds dont, notamment, l'adoption d'un statut général de la Fonction publique. La Centrale syndicale doit s'y préparer en peaufinant les dossiers sur lesquels elle se penche actuellement, dont celui inhérent au pouvoir d'achat, les statuts particuliers et le régime indemnitaire. Selon Abdelkader Malki, S.N. chargé de l'information au sein de l'UGTA, à l'ordre du jour de cette réunion, il est inscrit également un point divers qui pourra toucher la question salariale et d'autres sujets en relation avec le monde du travail. La décision du président Abdelaziz Bouteflika liée à la revalorisation du salaire minimum garanti, annoncée le 24 février dernier à Oran, à l'occasion du double anniversaire de la création de la Centrale syndicale coïncidant avec la nationalisation des hydrocarbures, sera sans aucun doute examinée. L'UGTA a toujours milité pour que le SNMG soit revalorisé à un seuil minimum de 15.000 dinars. «Les salaires doivent augmenter au moins à hauteur du niveau de l'inflation», plaide un syndicaliste. De leur côté, les grandes entreprises s'inscrivent davantage dans une politique de rigueur. Scepticisme Certaines entreprises publiques s'interrogent si elles sont capables d'augmenter les salaires du fait de la baisse de leurs carnets de commande. Inquiètes des prévisions d'activité pour 2009, les entreprises prennent des mesures de précaution. «Selon les secteurs économiques, les décisions des entreprises vont de l'extrême rigueur à la démarche de prudence pour assurer la maîtrise des coûts», analyse un économiste. Les PME expriment leurs craintes de la décision de rehausser le salaire minimum garanti et appellent l'Etat à prendre en charge le différentiel qui devrait être augmenté. Les dirigeants de PME ont conscience des conséquences de la difficulté à augmenter les salaires. «Avec la hausse de l'inflation actuelle, une telle augmentation n'offrira pas de marge de manœuvre significative aux employés en termes de pouvoir d'achat», poursuit un économiste. Ainsi, les entreprises se disent craindre d'avoir mal à respecter l'augmentation du SNMG et respecter les grilles de salaires imposées par les conventions collectives qui seront signées dans les différents secteurs d'activité. Enfin, il est à signaler que Sidi Saïd prononcera, ce vendredi, un discours à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs qui coïncidera avec le 1er mai de chaque année, dont les festivités officielles se tiendront dans la wilaya de Jijel. B.A.