Même si le monde n'est pas encore multi polarisé sur le plan politique, il y a de fortes tentatives de le faire sur le plan économique avec les intégrations régionales et les zones de libre-échange économique. Ainsi, les économies se mettent en complémentarité, les moyens en commun, selon des orientations définies en concertation et acceptées par tous les partenaires. Pour ce qui concerne ce qui nous intéressent le plus, à savoir l'espace Maghrébin, il y avait bien eu l'idée de la création d'une communauté économique maghrébine quand il s'était avéré qu'il existait des obstacles à une union politique, mais même cette idée a perdu du chemin. Les Américains espéraient bien, à travers le plan Eisenstat, arriver à créer un espace économique maghrébin, comme il pouvait également être espéré par les pays européens du groupe des " 5+5 "que cela en arrive à être ainsi. Pourquoi la création d'une communauté pouvait-elle être impossible alors que lors de la conclusion de l'accord de Marrakech, en 1989, soit après le sommet de Zeralda, il ne fut invoqué aucun obstacle qui pourrait être qualifié de politique.Le fait que cette communauté n'ait pas pu exister avait amené les pays maghrébins à signer en solitaires les accords d'association avec l'Union européenne. Des Etats séparés face à un ensemble régional soudé obéissant aux mêmes directives. Et pourtant, il n'existe pas tellement de différences criantes entre les pays maghrébins en terme de développement, ce qui pouvait les mettre en équilibre en ce qui concerne les négociations entre eux afin d'aboutir à des convergences d'intérêts et à la mise en œuvre en commun des moyens disponibles.Le Maghreb est resté un espace vide en matière d'intégration et rien ne dit que cela va changer dans le moyen terme, bien que le projet, pratiquement à l'arrêt, ne soit pas abandonné et qu'on assiste parfois à des tentatives de le réactiver. Le développement, la stabilité et la sécurité seront les dividendes de la construction d'une communauté économique maghrébine.