Avec une consommation de 100 litres de lait par habitant, l'Algérie peine toujours à répondre à la demande nationale estimée à plus de 3,5 milliards de litres par an. La production nationale ne couvre actuellement que 55 % des besoins exprimés. L'essor de l'industrie laitière reste tributaire de la poudre de lait importée -dont le prix a triplé en une année - puisque seul 10% de lait cru est utilisé dans la fabrication du lait pasteurisé. Par ailleurs, les producteurs laitiers réunis cette semaine à Blida ont revendiqué haut et fort la réduction de la TVA et la revalorisation de la subvention du lait cru. Les producteurs et éleveurs se trouvent dans une situation où les pertes journalières atteignent 16,66 DA par litre produit, selon une étude de l'Association nationale des producteurs de lait cru. Pour ces derniers, "le gouvernement se doit de revoir en urgence le soutien au prix du lait afin de permettre un développement de la filière et la mise en œuvre de politiques publiques d'accompagnement. La filière lait n'est pas la seule à dépendre des fluctuations des cours des matières premières sur le marché mondial. En effet, la filière avicole nationale vit depuis quelque temps déjà une tension à la suite de la flambée des prix des céréales sur les marchés internationaux. La filière avicole est donc en pleine crise. Selon l'Association nationale de la filière avicole (ANFA), la conjoncture économique au niveau mondial a engendré des répercussions sur l'activité de la filière au niveau national. Une situation se résumant essentiellement autour de la flambée des prix de l'aliment de bétail. En moins d'une année, les prix ont augmenté de 30%. Les problèmes que rencontrent les deux filières avicole et laitière ont été au centre d'une conférence-débat organisée hier à la Safex d'Alger par des professionnels en prévision de la tenue le 26 mai prochain du premier Salon international de la filière lait et dérivés Silait. La particularité ou encore l'élément commun qui porte préjudice aux deux filières est la hausse des prix de l'aliment de bétail (céréales, maïs, soja…) Une situation qui aura, à coup sûr, des conséquences désastreuses sur les filières bovines et ovines et même sur la production laitière qui connaît déjà des difficultés. Pour la filière avicole, les craintes ne se limitent pas à la production qui sera également touchée puisqu'elle sera "moins importante", l'association avicole évoque la menace sur la pérennité des postes d'emploi à l'avenir. Plus de 50 000 postes d'emploi directs et indirects sont menacés, a averti l'association de la filière avicole qui interpelle les pouvoirs publics pour une intervention immédiate avant que la filière ne disparaisse. Les conséquences pour le consommateur sont lourdes. La liste des produits alimentaires hors de portée s'allonge de jour en jour. Le poulet et les œufs se font de plus en plus désirer. La hausse est estimée à près de 30% en l'espace d'une année. Le plateau de 30 œufs, vendu à 190 DA, est affiché entre 250 DA et 300 DA. La flambée des prix se poursuivra davantage, c'est le moins que l'on puisse dire si la filière avicole continue à subir les fluctuations des cours de l'aliment de bétail sur le marché international. Devant une telle situation jugée alarmante, les producteurs ne voient comme autre solution que de revoir à la hausse leurs prix et les répercuter sur le produit destiné à la consommation.