A l'initiative de l'Association des diplômés de l'Ecole nationale polytechnique (ADEP), en collaboration avec l'Ecole nationale polytechnique, une conférence-débat sera organisée, jeudi prochain, à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, portant sur la thème : "Le développement durable et les transports et qui sera animée par M. Robert Joumard, directeur de recherche à l'Institut national des transports et leur sécurité de France". En effet, l'importante croissance du parc automobile et du trafic routier, l'extension des villes et la réalisation de nouvelles infrastructures routières ainsi que le besoin de mobilité des personnes et des marchandises que connaît l'Algérie, à l'instar de la plupart des pays en développement, engendrent la problématique environnementale locale et globale. Il est nécessaire d'engager une réflexion approfondie sur les perspectives de mise en œuvre des principes du développement durable, notamment dans le secteur des transports. En outre, le concept de développement durable, qui date d'une vingtaine d'années, offre un cadre d'analyse qui peut être un concept passe-partout, qui se contente de parler d'environnement. Aussi, cela favorise une approche système qui consiste à ne pas se contenter de découper la réalité en tranches, mais à accorder beaucoup d'importance aux relations entre les sous-systèmes. Cependant, selon M. Joumard, une fois le sens et les enjeux du développement durable mis au clair, notamment concernant les transports, il faut traduire cette notion en outils opérationnels. Le premier outil est l'approche système, qui est plus une façon d'aborder un problème qu'un outil informatisable ; la cohérence de l'analyse est ainsi garante de l'efficacité des solutions potentielles, ajoute M. Joumard. D'autre part, la seconde voie est l'opérationnalisation du développement durable par la modélisation. Pour M. Joumard, celle-ci peut être lourde, associant par exemple une modélisation des trafics, des impacts précis sur l'environnement, sur l'équité sociale, ce qui est la plupart du temps impossible. Cependant, l'approche par indicateurs est plus opérationnelle. Elle consiste à évaluer les impactes économiques, sociaux et environnementaux. Toutefois, on peut noter que l'une des exigences du développement durable est ce qu'on appelle la bonne gouvernance, y compris la participation effective à la décision des populations concernées par les projets de transport par exemple.