Le représentant permanent de la République islamique d'Iran auprès de l'Opep a déclaré hier que l'organisation ne tiendra pas une réunion d'urgence avant le mois de septembre. M. Hossein Kazempour Ardebili, cité par l'IRNA, a déclaré que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'a pas l'intention de tenir une réunion d'urgence, malgré le processus d'augmentation du prix du pétrole. A 126 dollars le baril, les cours du pétrole ont fait un bond de près de 14% depuis le 1er mai. Cette nouvelle flambée s'explique notamment par des achats spéculatifs et par des craintes de baisse des stocks mondiaux de diesel et fioul domestique liées à des perturbations de production au Nigeria et dans la mer du Nord. Selon des experts, la baisse de la valeur du dollar américain et les tensions au Nigeria sont des principaux facteurs de la hausse des cours du pétrole. Le prix du brut est arrivé lundi à 126,14 dollars le baril. Cette situation a relancé, vendredi, la question d'une augmentation de la production des pays de l'Opep. Mais des dirigeants du Qatar, de l'Iran et de l'Equateur ont douché les espoirs des pays consommateurs en déclarant qu'il n'y avait aucun projet de réunion du cartel avant septembre. Le président américain George W. Bush pouvait difficilement envisager des circonstances plus défavorables, lui qui espérait exprimer l'inquiétude des Etats-Unis sur la montée en flèche du prix du pétrole à l'Arabie Saoudite où il effectuera une visite officielle cette semaine. Un porte-parole de la Maison Blanche, Scott Stanzel, s'était cependant gardé de dire, cette fois, que le Président presserait le roi d'intervenir pour une augmentation de la production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), à un moment où les prix de l'énergie ajoutent aux difficultés de l'économie américaine et où la cherté de l'essence est une préoccupation première des Américains. “A chaque fois que le Président a des discussions avec des dirigeants de la région, il parle de l'impact qu'ont les prix élevés du pétrole sur notre économie et de l'impact que cela a ensuite sur l'économie mondiale”, a dit M. Stanzel. “Vous pouvez donc vous attendre à ce que le président exprime très clairement ces inquiétudes”, a-t-il ajouté. M. Bush a donc l'intention de soulever à nouveau, comme en janvier, la question de la flambée des prix du pétrole avec le roi Abdallah. Cependant, fortes relations ou pas, la puissance pétrolière est restée, jusque-là, sourde aux appels de M. Bush à intervenir pour une augmentation de la production de l'Opep. Cette situation de flambée des prix inquiète au plus haut point les Etats-Unis à tel point qu'en plus des maintes sollicitudes du président américains auprès l'Arabie Saoudite, membre influent de l'Opep, un groupe de sénateurs américains a menacé fin avril de suspendre des contrats d'armement avec des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) si ces derniers refusent d'augmenter la production de brut. “Les Saoudiens doivent comprendre que cela fonctionne dans les deux sens. Nous leur fournissons des armes, nos troupes assurent leur protection et puis, quand il s'agit de pétrole, ils ne nous font pas cadeau. Les Saoudiens et les compagnies pétrolières sont de mèche et ce gouvernement les a dorlotés depuis bien trop longtemps”, avait affirmé Charles Schumer, sénateur de New York. En termes plus clairs, les sénateurs américains réclament à l'administration Bush qu'elle use de son influence auprès de l'Opep afin que la production de pétrole s'accroisse. Faute de quoi, le Congrès pourrait empêcher l'adoption de contrats d'armements de plusieurs millions de dollars avec l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et d'autres pays pétroliers.