Manque de plate-forme logistique au niveau des ports, dysfonctionnement aux tribunaux commerciaux, contrefaçon et désengagement des autorités consulaires dans l'accompagnement des promoteurs nationaux… sont entre autres les problèmes exposés par les hommes d'affaires algériens au secrétaire général du ministère du Commerce, M. Amar Boularak.Lors d'une rencontre organisée par le FCE, qui a réuni M. Amar Boularak et les opérateurs économiques nationaux, ces derniers ont appelé le ministère du Commerce à agir vite contre certains problèmes qui sapent l'économie nationale. Ils estiment qu'au moment où le gouvernement n'arrête pas d'appeler les chefs d'entreprise à exporter leurs produits à l'étranger, l'exportateur se retrouve confronter à la lourdeur de l'administration, à un système financier dépassé et à d'autres entraves qui le découragent. Le président du FCE, M. Rédha Hamiani, a félicité, dans son intervention, le travail engagé pour la refonte de la législation commerciale. Cependant, il a noté qu'"on ne peut pas s'attendre à développer nos exportations, tant qu'on manque de plate-forme logistique au niveau des ports". "Nous souffrons d'une insuffisance de stockage et de conditionnement de nos produits". "Plus vite on ira vers l'installation de ces plates-formes, plus on verra nos produits conquérir d'autres marchés", a souligné M. Hamiani. En outre, pour lutter contre le lobbying dont souffrent les opérateurs nationaux et le manque d'information sur les marchés, le président du forum des chefs d'entreprise a appelé à la mise en place d'un réseau de renseignement dont les acteurs seront les Algériens de la diaspora. "On peut envisager que notre émigration nous renseignerait sur l'état du marché extérieur, la façon d'y accéder et sur les lobbies", estime le président du FCE. De plus, M. Hamiani propose à ce que le législateur légalise la commission accordée à la personne qui aide un promoteur économique national d'accéder à un marché extérieur, pour exporter ses produits. En d'autres termes, M. Rédha Hamiani a sollicité les pouvoirs publics à légaliser les commissions versées aux lobbystes. Cette pratique est légale dans plusieurs pays. Néanmoins, elle est toujours pratiquée sous le manteau en Algérie. Par ailleurs, dans son intervention, le SG du ministère du Commerce, M. Amar Boularak, a longuement abordé l'avant-projet de loi relatif à la protection du consommateur et à la répression des fraudes. Ce texte vient remplacer la loi 03-89, qui a déjà presque vingt ans d'existence. Il compte élargir la protection du consommateur sur tous les produits et services, en définissant dans son article 3 le consommateur, le crédit à la consommation et le processus de mise à la consommation. Le SG du ministère du Commerce estime qu'"avec l'arrivée de nouveaux produits de consommation, tel que le crédit à la consommation le gouvernement doit protéger le consommateur du surendettement". En effet, selon cet avant-projet de loi, tout intervenant doit porter à la connaissance du consommateur toutes les informations relatives au produit, par voie d'étiquetage, de marquage ou par tout autre moyen approprié. L'article 20 de ce texte fixe les modalités de l'information du consommateur. Ce sont l'étiquetage, le mode d'emploi, le manuel d'utilisation, les conditions de garantie du produit ou toute autre information que prévoit ce texte. Les informations doivent être rédigées en langue arabe et, accessoirement, dans une ou plusieurs langues accessibles au consommateur.