Près de 350 exposants, en majorité des étrangers, prennent part à la 8e édition du Salon international de la production et de la santé animales (SIPSA 2008) et au 5e Salon international du machinisme et de l'équipement agricole (Agri'Sime 2008), deux manifestations qui se tiennent simultanément depuis hier au Palais des expositions à Alger. Le salon sur le machinisme agricole occupe une surface de 8 000 m2 et une superficie complémentaire de 3 500 m2 dédiée aux machines agricoles et aux équipements d'élevage. La modernisation du secteur agricole est aujourd'hui une nécessité. Le défi du secteur en Algérie est grand. Le monde agricole connaît un déficit flagrant en main-d'œuvre qualifiée. C'est d'ailleurs ce qu'a déclaré à l'issue de l'ouverture du salon le ministre délégué chargé du développement rural M. Rachid Benaïssa. L'enjeu dans le recours aux machines est d'améliorer le rendement des exploitations agricoles. L'agriculture est un secteur où le développement devient de plus en plus difficile. Le bouleversement climatique et la crise alimentaire mondiale accentuent le déficit dans les pays en voie de développement. D'autre part, les filières "lait" et "aviculture" seront longuement débattues lors du SIPSA 2008. Au menu de ce débat : les problèmes de production et de collecte de lait, d'alimentation du bétail et de génétique. Selon les chiffres donnés dernièrement par le Dr Bensemmane, président du Sipsa Agrisim, le potentiel de transformation du lait en Algérie dépasse largement le potentiel de production, car 80 % du cheptel bovin a un " potentiel génétique faible ". Selon le Dr Nouad, dans une réflexion sur la filière lait algérienne publiée dans la revue Mag Vet, l'industrie laitière est déconnectée du secteur agricole. Il explique que sur les 50 % de lait collecté (sur un potentiel de 500 millions de litres produits par an), seuls 10 % sont intégrés. Les coûts de production actuels font que le lait frais reste plus cher que le lait en poudre importé malgré la hausse des cours sur le marché international. Selon lui, une partie du lait en poudre subventionné ne pas va pas à la production du lait en sachet, mais dans d'autres produits à forte valeur ajoutée. L'intervenant constate que l'Algérie est "le seul pays à pratiquer une protection aussi faible pour sa filière lait". Le Dr Nouad plaidera également pour la réhabilitation des cultures fourragères qui "nécessitent un soutien de l'Etat", a-t-il dit. Selon lui, "les fourrages représentent jusqu'à 80 % du coût du lait produit localement". Les professionnels du secteur agricole auront donc jusqu'au 17 mai pour débattre des problèmes et perspectives du secteur, particulièrement la filière élevage, grâce notamment à la contribution des spécialistes et vétérinaires venant de pays voisins à l'occasion de la tenue du 25e congrès maghrébin vétérinaire.