Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé, hier, à Yokohama, devant la quatrième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, pour la création d'un mécanisme chargé de la mise en œuvre des décisions de la conférence. Dans un message, lu par Ahmed Ouyahia, ancien chef du gouvernement, représentant personnel du président de la République, Bouteflika, a rappelé les sept mesures proposées par le Japon, notamment celles touchant aux infrastructures, à l'agriculture, à la santé, à l'éducation, à l'environnement, à la consolidation de la paix, affirmant que ce sont les véritables vecteurs de développement pour reculer la pauvreté. A ce propos, le chef de l'état a cité l'inquiétante hausse des prix de denrées alimentaires qui constitue une menace pour le continent noir, en ce qui concerne la paix et la sécurité internationale. Il a jugé opportun de lancer un appel pour une mobilisation internationale urgente et des mesures opérationnelles pour répondre de plus en plus aux besoins de l'Afrique. Le président de la République a également abordé l'aide des partenaires en matière d'industrialisation, de réduction du chômage et de réhabilitation des produits africains exportés, mais aussi en matière de développement des infrastructures et des projets structurants capables d'offrir, précisera, Bouteflika, de nouvelles opportunités aux échanges intra-régionaux et régionaux et qui devront préciser la création d'un marché continental pouvant accompagner l'effort d'intégration du continent. Dans ce contexte, le Premier ministre nippon a réitéré la volonté de son pays de s'investir davantage dans la dynamique économique que connaît l'Algérie. Pour sa part, Ouyahia a réitéré l'appel adressé aux entreprises japonaises à s'engager davantage en Algérie à travers l'investissement direct. Le même appel a été adressé mardi à Yoshihiro Shigehisa, par le président du comité Algérie du Keidanren (Fédération des entreprises japonaises) qui regroupe en particulier les sociétés japonaises présentes en Algérie dans le cadre de l'exécution de contrats dont le montant avoisine les 12 milliards de dollars. De son côté, M. Shigehisa a souligné l'intérêt que portent les entreprises japonaises au marché algérien, qu'il considère comme un marché porteur offrant de nombreuses opportunités d'affaires, de partenariat et d'investissements directs. Le chef de l'Etat a, par ailleurs, cité, dans son message, l'éducation pour tous et la mise en œuvre de la deuxième décennie pour l'éducation en Afrique, ainsi que la mise en œuvre de la déclaration d'Abuja, relative aux maladies infectieuses, comme le Sida, la Malaria, et la réduction du fossé numérique qui sanctionne lourdement l'Afrique. Le Japon abrite, rappelons-le, du 28 au 30 mai, les travaux de la quatrième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad), qui sera co-organisée par le gouvernement japonais, l'ONU et la Banque mondiale (BM). La conférence, placée sous le thème "vers une Afrique qui gagne : un continent d'espoir et d'opportunité", devrait réunir les dirigeants de 52 pays africains, dont 44 chefs d'Etat, Premiers ministres, vice-présidents et représentants de nombreuses organisations internationales comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)... à Yokohama, dans la région de Tokyo afin d'approfondir les discussions sur le développement du continent africain. La date de la tenue de cette conférence a été annoncée le 26 janvier dernier par le Premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, lors du Forum économique mondial de Davos (Suisse), où il a également promis de promouvoir la coopération Sud-Sud entre l'Asie et l'Afrique lors de la Ticad et du sommet du G8 (les huit nations les plus industrialisées), qui aura lieu du 7 au 9 juillet prochain à Hokkaido, au Japon.