Alors qu'il est souvent répété que le développement doit d'abord émaner de la commune, car c'est l'ensemble des communes qui fait le pays, nous en sommes encore et toujours à soutenir qu'il faudrait que les populations participent à leur devenir, à travers leur implication dans les choix des décisions au niveau des assemblées communales. Il était même question, à un moment donné, d'imposer cette participation par l'élaboration de textes. Initiative louable pour ce qui concerne la prise de conscience en le fait que rien ne pourra se faire sans l'adhésion des populations. Peut-on dire que la représentativité des élus locaux peut dispenser les populations de participer aux choix faits en leur nom ? Les dispenser également de leur participation au contrôle ? Absence de communication de la part des communes pour intéresser les populations ou absence d'intéressement de ces dernières "à la chose communale", absence de convictions, ou alors totale ignorance du rôle de la commune dans le développement local ? Pour les populations, le développement est une initiative centrale qui émane du sommet. Les projets se décident au sommet de l'Etat. Les élus locaux peuvent-ils décider de construire des usines ? Des logements ? On voit même plus les responsables élus et administratifs locaux faire du marketing pour inciter d'éventuels investisseurs à venir investir dans leur localité. Même pas pour susciter des manifestations d'intérêt, quitte à ne plus y retourner. Les APW ne sont pas en reste pour ce qui concerne l'incompréhension populaire à l'égard de leurs prérogatives en matière d'initiative portant sur les actions de développement. Dans ces conditions, il demeurerait un coup d'épée dans l'eau ou un pur slogan que d'appeler les populations à une gestion participative, ce que nombre d'observateurs n'hésitent pas à nommer "démocratie participative". Ne serait-ce qu'au niveau de la décision de créer un nouveau marché, de nouveaux locaux, peut-il y avoir la propension des élus à consulter les citoyens, au moins ceux des quartiers concernés par le projet ? Et comment s'y prendraient, ils pour les consulter, si davantage ils souhaiteraient vraiment le faire et qu'ils ne craignent pas d'affronter ceux qui dès le départ, chercheraient à leur imposer le choix des futurs bénéficiaires ?