La sénatrice de New York Hillary Clinton, qui s'est entretenue jeudi soir avec Barack Obama selon les médias américains, a fait savoir qu'elle ne solliciterait pas la vice-présidence des Etats-Unis, sans préciser quelle serait sa réponse si le candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama la lui proposait.Evènement Selon CNN, les deux rivaux se sont entretenus jeudi soir au domicile des Clinton à Washington. Cette réunion n'avait pas été annoncée. "La sénatrice Clinton a indiqué clairement qu'elle fera tout ce qu'elle peut pour l'élection d'un démocrate à la Maison Blanche, elle ne recherche pas la vice-présidence (des Etats-Unis) et personne n'a à parler pour elle à ce sujet sauf elle. Le choix appartient seulement au sénateur Obama", a affirmé jeudi après-midi un communiqué transmis par son équipe de campagne. Interrogé jeudi sur CNN, M. Obama a réaffirmé que le nom de Mme Clinton serait sur "la liste des favoris" pour le poste de vice-président de n'importe quel candidat. Mais, a-t-il précisé, "la recherche d'un vice-président est la plus importante décision que je vais devoir prendre avant de devenir président. C'est quelque chose que je dois considérer sérieusement", indiquant ainsi implicitement que son choix n'était pas encore arrêté. Il a rappelé qu'il avait mis en place une commission de trois personnes pour rechercher des candidats susceptibles de figurer sur son "ticket" et qu'il fallait laisser travailler cette commission. Mme Clinton mettra un terme samedi à une campagne longue de seize mois, à l'occasion d'une réunion à laquelle elle a convié ses partisans à Washington. Sa décision a été prise à la suite d'une discussion avec une trentaine de parlementaires démocrates, qui l'ont exhortée à quitter la course le plus vite possible pour que le parti puisse enfin s'unir autour de leur candidat, Obama. Mais quelle place Mme Clinton va-t-elle occuper dans la campagne? Certains de ses partisans plaident pour qu'elle figure sur le "ticket" démocrate comme candidate à la vice-présidence. "Ce serait absolument le meilleur choix pour elle", estime l'historienne Doris Kearns Goodwin, une spécialiste de la présidence américaine. Dans la presse américaine de jeudi plusieurs analystes soulignaient les personnalités antagonistes des deux ex-rivaux. Le Wall Street Journal jugeait très "improbable" que Mme Clinton soit la numéro deux du "ticket" démocrate. En insistant pour que Mme Clinton figure sur le "ticket" démocrate, certains de ses partisans risquent de rallumer le feu sous la cendre, estiment des experts. "Plus (les partisans de Mme Clinton) évoquent la question de la vice-présidence, plus ils affirment que la sénatrice est vivement intéressée par le ticket, plus grand sera le problème si (M. Obama) rejette cette perspective", affirme Stuart Rothenberg, un expert indépendant. "Cela sera vu comme un affront", dit-il. Or, pour battre le républicain John McCain en novembre, M. Obama aura besoin de rassembler sur son nom le coeur de l'électorat de Mme Clinton (les femmes, les ouvriers, les personnes âgées et les Américains d'origine hispanique). Ces électeurs lui ont fait défaut durant les primaires et leur soutien n'est pas assuré. Mme Clinton pourrait aider à les convaincre de ne pas s'abstenir ou voter républicain cet automne. Plus de 17 millions de personne ont voté pour Mme Clinton. Selon Mme Kearns Goodwin, il faudra encore compter avec Mme Clinton à la prochaine présidentielle. En 2012 si M. Obama échoue en novembre, ou en 2016. Elle aurait alors quatre ans de moins que M. McCain aujourd'hui, fait remarquer Mme Kearns Goodwin.