Comment défendre l'économie nationale. Comment préserver les enjeux de l'énergie et notre sécurité alimentaire, dans un contexte marqué par une globalisation galopante, et la prédominance des règles édictées par l'OMC sur l'économie mondiale. C'est la question majeure dominé les débats hier au conseil de la nation, dans le cadre des 4es journées d'études parlementaires sur la défense nationale. Ouvert en présence du ministre délégué auprès de ministre de la défense nationale, M. Abdelmalek Guenaizia, ce séminaire qui s'étalera sur deux jours aura à se pencher sur les mécanismes d'une défense économique, puisque pour les pays en sous développement la défense militaire ne peut résister face aux puissance mondiale lesquelles utilisent une nouvelle forme de colonialisme, qui est celle de l'économie. Premier constat, les pays sous développés sont généralement des pays exportateurs des hydrocarbures comme c'est le cas de l'Algérie, lesquels dépendent toujours de leurs ressources énergétiques. Selon M. Nicolas Sarkis, expert des questions énergétiques et président de l'institut arabe des études pétrolières, le gaz et le pétrole ont été dans le passé et seront encore dans l'avenir, des enjeux majeurs de l'économie mondiale et attisent les appétits de plusieurs acteurs, ce qui constitue une menace pour plusieurs pays producteurs, notamment, l'Algérie. M. Sarkis, qui a présenté un exposé sur " les mutations énergétiques mondiales et leurs conséquences économiques et politiques pour l'Algérie ", estime que pour se défendre, il est possible d'utiliser la force militaire. Cependant, pour assurer la vraie sécurité, il faut nouer des amitiés et des alliances avec les pays ayant besoin de ces richesses. Il estimera dans ce contexte que ce n'est plus, comme dans le passé, les grandes entreprises Anglo-saxonnes, soutenues par leurs gouvernements, qui monopolisent sur la production de l'énergie. D'autres pays produisent de l'énergie, comme c'est le cas de la Russie, la Chine, l'Inde lesquelles ont des conflits avec d'autres pays consommateurs d'hydrocarbures. Sur cette base, il faut selon, l'expert, profiter de ces conflits, afin de pouvoir exporter du pétrole et du gaz, à tout le monde et bâtir des amitiés. Il ne faut pas selon lui recourir à la force militaire, car cela risque de s'avérer difficile ou même impossible. Le président de l'institut arabe des études pétrolières recommande aussi que l'Opep use d'un certain poids dans la détermination et la négociation des prix du pétrole. Il n'est plus question selon lui que les grandes puissances fassent chuter les prix du baril de manière subite comme cela est arrivé en 1986. C'est une "situation qui a eu des effets néfastes ", sur les pays sous-développés, dont, l'Algérie qui a vécu une crise financière, économique et sociale. S'agissant de la flambée des prix du pétrole, il a expliqué que celle-ci n'a rien d'étrange et que la situation actuelle des cours est plus naturelle que dans le passé. Ce n'est pas des prix " incroyables". Autre aspect cité par M.Sarkis, celui des impôts et taxes prélevés par les pays industrialisées sur les produits pétroliers. Par ailleurs, il a défendu le besoin de développer les énergies nouvelles, soulignant que dans quelques années, le pic de production pétrolière sera atteint. Dans ce cadre, il a ajouté que la flambée des prix de pétrole est nécessaire, afin de développer les investissements dans les énergies renouvelables. En outre, il a ajouté que le pétrole et le gaz sont des ressources provisoires pour les pays producteurs, et que le défi actuel est d'utiliser ces produits pour préparer l'après pétrole. Il s'agit de développer l'industrie, l'agriculture et les services, lesquels pourraient remplacer le pétrole.