Le premier festival du film francophone d'Alger s'est ouvert hier à l'Algéria sur initiative de l'étonnante et détonante boite de distribution privée, Sora prod. Il ne faut pas croire que ce rendez-vous serait “ La ” grande fête du cinéma, parce qu'il n' y aura ni paillettes, ni tapis rouge ni les étoiles d'Hollywood, mais juste des films et c'est çà l'essentiel. Des films avec un vrai bonus, celui d'avoir à s'entretenir avec quelques réalisateurs et comédiens, qui se sont déplacés de leurs pays respectifs afin d'assister à cette manifestation cinématographique, qui n'est pas une première. Le rendez-vous qui se poursuivra jusqu'à jeudi prochain sera alimenté par des œuvres à grand succès à l'image de la “ Graine et le mulet ” du tunisien Abdellatif Kechiche, qui a raflé de nombreuses distinctions lors de festivals internationaux ainsi que L'enfant des frères belges, Luc et Jean-Pierre Dardenne, qui ont raflé la Palme d'or au Festival de Cannes 2005. Un drame franco-belge, où personne ne juge personne, mais où l'on montre les difficultés des jeunes blousés par une société aussi exigeante que cupide. Le festival du film francophone qui est organisé de concert avec quelques ambassades telles le Burkina-faso, le Canada et le Liban, s'est ouvert avec Bamako de Abderahmane Sissako, de Sia, le réve de python de Dani Kouyaté, et le très réputé, La graine et le Mulet dont la projection s'est déroulée en présence des deux comédiens principaux qui ont également raflé des prix, Samir Zitouni et Meriem Serbah. Voici donc le synopsis de ce film lauréat entre autres du César 2008 du meilleur film : “Sète, le port. Monsieur Beiji, la soixantaine fatiguée, se traîne sur le chantier naval du port dans un emploi devenu pénible au fil des années. Père de famille divorcé, s'attachant à rester proche des siens malgré une histoire familiale de ruptures et de tensions que l'on sent prêtes à se raviver, et que les difficultés financières ne font qu'exacerber, il traverse une période délicate de sa vie où tout semble contribuer à lui faire éprouver un sentiment d'inutilité. Une impression d'échec qui lui pèse depuis quelque temps, et dont il ne songe qu'à sortir en créant sa propre affaire : un restaurant. Seulement, rien n'est moins sûr, car son salaire insuffisant et irrégulier est loin de lui offrir les moyens de son ambition. Ce qui ne l'empêche pas d'en rêver, d'en parler, en famille notamment. Une famille qui va peu à peu se souder autour d'un projet, devenu pour tous le symbole d'une quête de vie meilleure. Grâce à leur sens de la débrouille et aux efforts déployés, leur rêve va bientôt voir le jour. Ou presque... ” Aujourd'hui, il y aura à l'affiche Les anges de Satan du Marocain Ahmed Boulane, California Dream du Roumain Cristian Nemescu, ainsi que Demain, je brûle du Tunisien Mohamed Ben Smail. Pour demain, il est prévu la projection de La môme” de Oliveir Dahan, un autre film qui a également raflé pleines de distinctions mais qui est depuis plus d'une année en vente en copie DVD chez tous nos disquaires. Toujours pour demain, il y aura durant les séances de 18h et 20h respectivement, Mémoire chaleureuse de Kyriakos Katzourakis, et Aux frontières de la nuit de Nasser Bakhti. Le festival du film francophone se clôture avec trois œuvres dont celui de la soirée –séance de 20h- L'enfant.L'intérêt de cette rencontre qui traduit que le cinéma commence à frémir, c'est que les films qu'on nous propose ne sont pas des produits commerciaux ou alors datés, mais des films d'auteurs de haute facture. Reste à espérer que le public retrouve les salles de cinéma !