Pour la première fois depuis 10 ans, la loi de Finances complémentaire 2008 est basée sur un prix référentiel du baril de pétrole à 37 dollars au lieu des 19 auparavant. L'annonce a été faite hier, lors du point de presse hebdomadaire à l'issue du conseil de gouvernement, par le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui explique cela par une conjoncture marquée, entre autres, par la hausse mondiale des prix des produits alimentaires, laquelle hausse a entraîné le soutien par l'Etat des prix de ces produits. De même qu'elle a été motivée par les conséquences de la mise en œuvre de la nouvelle grille salariale des travailleurs de la fonction publique, la prise en charge par l'Etat des dettes des communes, la prise en charge financière des catégories sociales les plus démunies, le coût du nouveau dispositif de lutte contre le chômage, ainsi que le soutien de la hausse du coût de certains projets inscrits dans le cadre des programmes de développement. Cette révision, a expliqué le ministre concerné, tient néanmoins compte de «la poursuite du confortement des équilibres internes et externes» et est motivée par des «ajustements budgétaires au plan, aussi bien, du budget de fonctionnement que du budget d'équipement». Quant à la différence engendrée par une telle révision, le ministre estime qu'elle n'est pas conséquente tant qu'elle est «logée» dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) dont l'utilisation demeure fixée à deux aspects : l'un à financer le déficit du Trésor et le second à rembourser la dette extérieure du pays. «Ce qui est fondamental, c'est de bien conduire les dépenses publiques !» dira-t-il avant de noter que, comparativement à la loi de finances initiale pour 2008, les recettes budgétaires ont progressé de 43,6% sous l'effet de cette révision. Celle-ci fait, en outre, passer le produit de la fiscalité pétrolière budgétisée de 970 milliards de DA à 1 715 milliards de DA. Globalement, ajoutera-t-il, les recettes budgétaires passent de 1 924 milliards de DA dans la loi de finances initiale à 2 763 milliards de DA dans l'actuel avant-projet. Les dépenses budgétaires progressent, quant à elles, de 12,9% passant de 4 323 milliards de DA à 4 882 milliards de DA, sous l'effet d'allocations de crédits de paiement additionnels pour répondre, notamment, au soutien des prix des produits alimentaires de base. Ceci se traduit par un allégement du déficit du Trésor (hors FRR) par rapport au PIB qui passe de -25,7% à -17,6%. M. C.