Des réformes tous azimuts sont donc engagées dans le secteur des transports. Dans son intervention au Forum de l'ENTV, le ministre des Transports a dressé l'état des lieux de l'évolution des réalisations qui touchent à tous types de transport, maritime, aérien et terrestre. Le ministre a indiqué que la modernisation des rails a nécessité un budget de 600 milliards de DA pour les besoins des dédoublements, de l'électrification de la rocade nord et la réalisation d'un grand nombre de lignes ferroviaires à l'intérieur du pays. Pour 2006, 950 km ont été livrée. “L'Algérie ne dispose que de 3500 km de rails, un transport qui opère dans de mauvaises conditions et qui ne répondent qu'à 10% des besoins de transport”, avoue M. Maghlaoui. Un effort similaire est aussi fourni pour la modernisation et électrification des lignes de transport terrestre d'Est en Ouest pour promouvoir celles-ci et les hisser à la hauteur des missions du développement économique que le gouvernement ambitionne de réaliser. “ L'Algérie est l'un des rares pays à disposer de 100 000 km de routes ”, rappelle le ministre. De nouvelles lignes seront livrées cette année, a annoncé l'invité de l'ENTV, samedi soir, comme celles reliant Tébessa à Ain M'lila, et Tizi Ouzou à Oued Aissi. Concernant le transport urbain, M. Maghlaoui a rappelé que 17 projets sont en cours, le plus important étant le métro d'Alger qui contribuera, de manière efficace, au déplacement de 60 millions de passagers d'ici à 2009. Un grand travail attend le département des transports, notamment, en matière de développement de ce type de transport urbain. Il s'agit, entre autres de la création de 10 nouvelles entreprises de transport urbain dans les grandes villes, l'introduction de nouveaux modes de transport (métro, tramway, téléphérique...). Il faut savoir qu'Alger bénéficiera de 07 lignes téléphériques. Mettant particulièrement l'accent sur le transport urbain, M. Maghlaoui est revenu sur la considérable concurrence qui caractérise le domaine et qui a vu la venue de 65 000 opérateurs dans le transport urbain, de 60 000 conducteurs de taxis et de plus de 100 000 transporteurs. Ce qui donne lieu à l'établissement d'une politique rigoureuse en matière d'octroi des lignes de transport urbain. Sur le plan du transport aérien, l'invité de l'ENTV a rappelé que les opérateurs étrangers s'intéressent de plus en plus à la destination Algérie, alors que la compagnie nationale Air Algérie maintiendra le monopole, au moins jusqu'à 2009, sur le trafic interne, tout en prévoyant d'opérer le détachement de Tassili Airlines de cette compagnie mère, incessamment. A l'autre question de savoir si la gestion de la nouvelle aérogare d'Alger par des Français n'était pas une atteinte à la souveraineté nationale, M. Maghlaoui a expliqué que “dans chaque aéroport, il existe une partie dite de souveraineté (EGSA, Douanes, Polices ...) et une partie commerciale qui est gérée par des étrangers comme cela se passe dans tous les pays du monde ”. “ Cette expérience est positive et elle sera renouvelée pour le métro d'Alger par exemple ou pour “toutes infrastructures nouvelles pour lesquelles l'Algérie n'a pas encore d'expertise en matière de gestion ”, a répondu M. Maghlaoui. Concernant le trafic maritime, le ministre des Transports estime que l'Algérie dispose de quatre navires de transport voyageurs, mais que le problème n'est pas tant dans le potentiel de transport que dans le nombre des voyageurs à transporter. “Nous avons, actuellement, 04 bateaux, mais on ne peut pas mobiliser un pour une poignée de voyageurs à destination de la Tunisie… faites venir les touristes, on vous ramènera les moyens de leur transport ”, explique-t-il.