Alger va abriter le 27 juillet prochain une importante réunion sur la lutte anti-acridienne avec la participation des pays du Maghreb et de l`Afrique de l`Ouest, a annoncé hier le ministère de l`Agriculture et du Développement rural dans un communiqué. Cette rencontre, à laquelle prendront part l`Algérie, la Libye, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Mali, sera consacrée à l`examen et à l`adoption d`une stratégie régionale commune de lutte et de prévention contre le criquet pèlerin. Le ministère de l`Agriculture avait annoncé auparavant que la situation acridienne en Algérie a été maîtrisée grâce au traitement de quelque 2,4 millions d`hectares, mais le risque persiste toujours à l`approche de l`automne. Donc vaut mieux prévenir que guérir! A noter par ailleurs qu'à l'heure actuelle, seul le traitement chimique est efficace pour lutter contre ces insectes. Des biopesticides ont été développés mais sont encore au stade d'essai. En Algérie, lors de la dernière invasion en 2004-2005, 5 millions d'hectares ont dû être traités chimiquement avec des conséquences environnementales plutôt néfastes. En 2007, le pays connaît une période de rémission dans l'invasion des criquets. Grâce à la lutte préventive, 2 000 hectares seulement ont été traités en 2006. En 2003, plusieurs milliards de criquets pèlerins ont investi le Sahel. Pour les populations, la menace est réelle : une tonne de ces insectes, soit une fraction d'un essaim moyen, consomme en un jour autant de nourriture que 2 500 personnes. Selon les pays traversés par les criquets, jusqu'à 40 % des pâturages et 10 % des cultures de légumineuses ont été ravagés. Les pays du Maghreb et du Sahel se sont réunis en 2000 au sein de la Commission de lutte contre les criquets pèlerins en région occidentale (CLCPRO), pour unir leurs moyens d'action (partage des outils et des informations) sous l'égide de la FAO.Depuis 2001, la FAO a mis en place un programme de lutte préventive contre le fléau des criquets pèlerins, basé sur l'utilisation des images satellites. Cette lutte préventive consiste à surveiller les zones végétales favorables à la reproduction et à la multiplication du criquet pèlerin. La localisation par satellite permet de détruire les foyers primaires et d'éviter ainsi la formation de bandes larvaires et d'essaims. Auparavant, les équipes de lutte sur le terrain agissaient “à l'aveuglette”. Avec la télédétection, elles agissent précocément, de manière plus efficace, plus économe et avec de moindres conséquences sur l'environnement. La FAO se charge de la veille satellitaire et envoie les images tous les dix jours, aux équipes de lutte sur le terrain de chaque pays.