Après avoir essaimé le Maghreb, les nuées de criquets pèlerins fondent sur le Sahel. Le Sénégal mobilise son armée tandis que la Mauritanie appelle à une aide internationale. Le péril acridien ravage, d'une manière féroce, les pays du Sahel. Devant la menace que représentent les criquets pèlerins, le président sénégalais Abdoulaye Wade a déclaré, hier depuis Paris, au sortir d'une entrevue avec Jacques Chirac, qu'il était déterminé à déclencher une “guerre” contre les criquets pèlerins et qu'il était décidé à mobiliser l'armée de son pays à cet effet. Il est à souligner qu'afin de parer à cette menace, une réunion est prévue mardi prochain à Alger. Celle-ci doit regrouper neuf pays d'Afrique de l'Ouest et du Maghreb. Selon un communiqué du ministère de l'Agriculture rendu public mercredi dernier, cette réunion, qui va se dérouler à Djenane El-Mithaq, sera consacrée à l'examen et à l'adoption d'une stratégie régionale commune de lutte et de prévention anti-acridiennes. Y prendront part, la Tunisie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie, le Sénégal, le Niger, le Tchad, le Mali et bien entendu l'Algérie. Notons que le département de Saïd Barkat, tout en rassurant que la situation sur le territoire national était maîtrisée après le traitement de quelque 2,4 millions d'hectares, avance que le risque persiste à l'approche de l'automne, et que le fléau acridien constitue une sérieuse menace sur l'économie du pays. Laquelle menace, justement, a poussé le Sénégal à mobiliser carrément des moyens militaires pour en venir à bout. Pour sa part, la Mauritanie a lancé un appel à l'aide internationale pour contrer ce qu'elle considère comme une “invasion généralisée”. La FAO avait annoncé, début juillet, que les premiers essaims de criquets pèlerins avaient quitté leurs aires de reproduction printanière dans le nord-ouest de l'Afrique pour se diriger vers les pays du Sahel, notamment le Sénégal, la Mauritanie et le Mali. Ces criquets représentent une sérieuse menace pour les récoltes, surtout que ces pays se trouvent en pleine période de semailles. “ Mon idée est que ça doit être traité comme une guerre, c'est-à-dire confié aux militaires”, a déclaré le président sénégalais. M. Abdoulaye Wade a demandé au président Bouteflika de convoquer les chefs d'état-major de tous les pays du Sahel concernés. Il a également demandé à la France et aux Etats-Unis de participer à la réunion d'Alger et de s'impliquer dans cette “guerre” d'un nouveau genre. B. M./A.