La FAO a réussi à collecter quelque 32 millions de dollars d'aide auprès de la communauté internationale pour la lutte antiacridienne, rapportent les agences de presse qui citent cette organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Cinq millions de dollars proviennent de ses fonds propres. Ainsi, la communauté internationale commence à réagir, mais de manière timide à l'appel des pays concernés par l'invasion de criquets pèlerins. Le montant indiqué par la FAO ne représente même pas la moitié des besoins financiers nécessaires à la lutte, estimés à 100 millions de dollars. La FAO note à ce propos que « la situation acridienne dans les pays touchés demeure dramatique et nécessite, sans délai, un soutien international plus important ». La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé pour sa part un don de 2 millions de dollars pour une aide d'urgence en faveur de huit pays africains touchés par ce fléau, a annoncé jeudi la banque dans un communiqué à Tunis. La Commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale (CLCCPRO) se réunira à nouveau mardi prochain à Dakar, selon un communiqué du ministère sénégalais de l'Agriculture et de l'Hydraulique. Des experts en la matière se réuniront la veille pour peaufiner la stratégie de lutte qui avait été élaborée lors de la réunion du 27 juillet à Alger. Un plan de lutte, qui reposait largement sur l'apport financier des pays donateurs et des bailleurs de fonds, avait été décidé. Mais l'indifférence de la communauté internationale n'a d'égale que la gravité de la situation, notamment en Afrique de l'Ouest. Conscient du danger imminent qui menace la région, le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a pris l'initiative de convoquer cette réunion pour, est-il précisé, se pencher sur « une mise en commun des moyens de lutte pour enrayer le péril acridien des zones les plus touchées, comme la Mauritanie ». Cette réunion devrait regrouper les ministres de l'Agriculture et de la Défense de 16 pays africains dont treize membres de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale (CLCPRO) le 31 août à Dakar. La FAO tire la sonnette d'alarme concernant la Mauritanie qui est la plus touchée. De vastes zones d'infestation par les criquets pèlerins « nécessitent des mesures de lutte urgente », d'après l'organisation onusienne. La situation se détériore aussi au Mali et au Niger, ajoute la FAO en notant que des essaims de criquets ont aussi été signalés au Cap-Vert, au Sénégal, au Tchad et au Burkina Faso. Pour la FAO, la situation pourrait encore s'aggraver au cours des prochaines semaines « avec la formation de nouveaux essaims en septembre, qui menaceraient gravement les cultures prêtes à être récoltées dans les pays affectés ». La FAO craint de voir se rééditer le scénario catastrophe de 1987 où l'invasion acridienne avait occasionné des dégâts de l'ordre de 300 millions de dollars US.