Quelles synergies entre le secteur de l'agriculture et celui de l'industrie ? C'est sous ce thème que se sont ouvertes, hier, à l'hôtel Aurassi, à Alger, les journées d'étude co-organisées par le forum des chefs d'entreprise (FCE) et la Chambre nationale d'agriculture (CNA). Dans son allocution d'ouverture, le président du FCE, M. Reda Hamiani, a estimé que pour donner un sens concret au concept de sécurité alimentaire, il est nécessaire de faire l'état des lieux des filières agricoles et agroalimentaires, d'identifier les contraintes et esquisser les solutions. Cette question revêt encore plus d'importance lorsqu'on sait que notre facture alimentaire a doublé en cinq ans, passant de 2,6 milliards se dollars en 2003 à 5 milliards de dollars en 2007.Pour M. Hamiani, cette situation est due aux disfonctionnements provoqués par le désencrage de l'appareil agro-industriel de son amont agricole, d'où la nécessité de construire un partenariat entre l'agriculture et l'industrie afin de contenir la dépendance alimentaire de notre pays des marchés extérieurs. Dans ce sens, le président du FCE a estimé que notre pays n'a pas pris garde à l'influence des politiques agricoles et commerciales des ses principaux fournisseurs. Il estimera également qu'il est aujourd'hui impossible d'évoquer les questions liées à l'agriculture et à l'agro-industrie sans évoquer la question du foncier. Et d'ajouter dans ce contexte que les lois d'orientation agricole et foncière apporteront les solutions adaptées.Pour sa part, le président de la CNA a saisi l'occasion pour mettre en avant les réalisations du PNDAR. Il indiquera que celles-ci se traduisent par une augmentation sensible de la surface agricole utile à 585 000 ha, la mise à niveau de pas moins de 350 000 exploitations agricoles et une augmentation marquée de la production maraîchère et de viandes rouges et blanches et de la collecte de lait. Pour ce qui est de l'état des lieux, il en ressort qu'au-delà des réalisations du secteur agricole qui a connu un taux de croissance de 6,5 % en 2007 et qui a contribué à la création de pas moins de 1,5 d'emplois permanents, n'arrive toujours pas à couvrir les besoins du marché interne. A titre d'exemple, en ce qui concerne le blé et les huiles, la production nationale ne couvre que 36 % des besoins. Néanmoins, pour ce qui est des fruits et légumes, particulièrement la pomme de terre, on arrive à couvrir les besoins, les importations étant minimes et répondent à une logique de régulation par les prix. Aussi, les projections pour 2015 tablent sur une amélioration sensible de la production agricole, notamment dans la filière lait où il est prévu de couvrir entièrement les besoins du marché national grâce à la création d'un cheptel de 600 000 vaches.Il faut dire néanmoins, que le secteur de l'agriculture n'est pas très bien nanti en termes de financement, puisque celui-ci ne bénéficie que de 3 % du budget de l'Etat.