Propos recueillis par Samira G. Les journées d'étude organisées par le FCE et la CNA traitent des synergies qui peuvent exister entre les secteurs de l'agriculture et de l'industrie. Ne pensez-vous pas qu'avant de s'avancer sur le développement de l'industrie agroalimentaire, on devrait tout d'abord se pencher sur la problématique de la production agricole, vu que l'Algérie reste fortement dépendante des marchés externes ? La réunion d'aujourd'hui n'a pas pour objectif de faire le diagnostic de la production agricole et de ses lacunes. Notre objectif est de mettre en rapport les secteurs de l'agriculture et de l'industrie pour qu'ils apprennent à travailler ensemble. On a remarqué que l'appareil industriel dans l'agroalimentaire n'utilise pas assez les ressources locales. On importe trop d'huile et trop de céréales alors qu'on peut les produire ici. Il faut corriger cette situation. La solution est, selon nous, d'arriver à mettre en place des conventions entre les agro-industriels et les acteurs du monde de la production. Encore faut-il que cette production existe… J'estime que dans certains segments cette production existe. Je prends l'exemple de la tomate industrielle. Les conserveurs ne trouvent pas la tomate qu'il faut en quantités suffisantes et à des prix accessibles. Ce que nous proposons à ces industriels, est qu'ils financent l'achat de semences pour les producteurs de tomate, qu'ils leur garantissent la production et la vente. Dans ces conditions, les agriculteurs seront certains de pouvoir écouler leur production et à quel prix. De son côté, l'industriel sera certain de disposer d'intrants suffisants pour alimenter sa production. Cela s'est déjà fait dans la filière lait avec Danone… C'est le type de contrats que nous préconisons. Il faut que chaque entreprise de l'agroalimentaire cherche des sources d'approvisionnement locales pour réduire nos importations. Néanmoins, les problèmes de production agricole existent. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En ce qui concerne les céréales le lait et les huiles, la production locale, ne couvre pas les besoins du marché. Qu'en pensez-vous ? Au cours de cette journée d'étude, les responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural ont présenté des projections assez satisfaisantes sur la production agricole. Si on a plus de terre et plus d'eau on pourra produire plus. Pour garantir notre sécurité alimentaire, il faut produire plus de céréales et plus de lait. Si on y arrive, on réduira l'inflation. Je prends l'exemple des huiles. Les besoins nationaux sont estimés à 78 millions de quintaux, on en produit 30 millions. On peut en produire plus. Pour cela, il faut de l'eau et de la terre. S.G