“Le programme économique du FLN organise celui du président de la République Abdelaziz Bouteflika, qui propose une nouvelle vision du devenir de notre économie”, souligne M. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN et Chef du gouvernement invité du Forum des chefs d'entreprise dans le cadre des rencontres économiques qu'il a initiées avec un certain nombre de partis politiques. M. Abdelaziz Belkhadem estime que l'objectif du programme économique du FLN est essentiellement basé “sur la réhabilitation de la valeur du travail, l'accroissement du pouvoir d'achat et l'amélioration toujours constante des conditions d'efficacité de l'entreprise algérienne. Les éléments de référence sont la stabilité politique et sociale. Cette stabilité est l' un des deux fondements sur lesquels est basée la stratégie de développement que nous proposons de réaliser. L'autre fondement est la situation mondiale qui a connu de profondes mutations”. Concernant la stabilité, Belkhadem rappelle que jusqu'en 1999 (début du premier mandat de Abdelaziz Bouteflika), la société était traumatisée, des régions entières du pays étaient vidées de leur capacité de développement, le taux de chômage était élevé et le pouvoir d'achat avait connu un déclin. “Les espoirs de dépasser une telle situation paraissaient en 1999 minces”, souligne Belkhadem. La réconciliation nationale, comme traitement politique, et le programme de soutien à la relance économique “étaient des solutions idoines” et les résultats obtenus ont dépassé “toutes les espérances du FLN”. Le parti du FLN a retenu un cadre stratégique d'action, qui doit faire de l'économie algérienne une économie puissante créatrice de richesse et de revenus et des entreprises algériennes des agents compétitifs, créateurs de progrès et d'emploi. La stratégie s'articule autour de deux axes. Le premier est la transition vers un système économique efficient, le deuxième c'est la restructuration et le redéploiement de l'appareil de production existant. Abdelaziz Belkhadem évoque alors la transformation du cadre de fonctionnement de l'économie nationale, premier objectif de l'action du parti et traduite au sein du gouvernement. Il parle de l'exigence d'émergence d'un marché financier, qui permet aux entreprises et aux consommateurs un accès au crédit dans les meilleures conditions. Il évoque la restructuration du système bancaire public, à travers l'ouverture et le renforcement de capacité de gestion de risque. Cela implique aussi l'encouragement de grandes banques étrangères à créer leurs propres capacités, à condition de s'engager à servir les entreprises algériennes, notamment la PME. Parallèlement, il est nécessaire que le marché financier se développe pour assurer la mobilisation de l'épargne. La Bourse existe, mais il faut la faire vivre. La transformation du cadre passe par l'émergence d'un marché transparent qui permet l'accès de l'investisseur au foncier économique. Sur ce plan, le programme du parti est celui du président de la République mis en œuvre par le gouvernement que dirige Belkhadem. “Un gouvernement qui a pris les mesures pour que le problème trouve la solution”, souligne Belkhadem qui évoque la mise en œuvre sans tarder des mesures prises, étant donné que l'agence d'intermédiation foncière sera opérationnelle dans les prochaines semaines. Une banque de données a été mise en place et le problème des prix trouvera sa solution dans le cadre du Conseil national de l'investissement. “Ainsi sont réunies les conditions pour un assainissement et une gestion rationnelle du marché du foncier économique”, selon le secrétaire général du FLN. “Le marché parallèle, la contrefaçon et l'opacité en matière de prix doivent disparaître”, a-t-il dit en outre afin de créer “un environnement économique sain”, pour que “nos entreprises puissent se redéployer afin de faire face à la concurrence étrangère et conquérir même les marchés étrangers”. Le nouveau système, que le FLN se propose de bâtir, constituera alors l'espace qui permet la restructuration et le redéploiement de l'appareil de production, deuxième dimension de la stratégie du FLN. Dans ce cadre, le secrétaire général du FLN parle de la nécessité de renforcer la capacité de production des entreprises, la productivité et leur compétitivité. Des objectifs qui s'inscrivent dans trois politiques : la privatisation, la mise à niveau et l'investissement. En matière de privatisation, “lancée il y a 10 ans, elle n'a pas donné les résultats attendus”, avoue Belkhadem. L'analyse à laquelle ont procédé “le parti et bien sûr le gouvernement,” montre que cela tenait à un manque de précision concernant les objectifs. Des réajustements institutionnels ont alors été opérés, par le gouvernement FLN, qui ont permis l'accélération du processus. Au cours de la période 2005 et 2006, les opérations de privatisation ont permis à l'Etat d'engranger 106 milliards de dinars au bénéfice du Trésor ; de sauvegarder 24 000 emplois, d'ouvrir 12 000 nouveaux postes de travail et de mobiliser 145 milliards de dinars en termes d'investissement. En matière d'investissement, le SG du FLN plaide pour un vaste programme de mise à niveau “qui doit toucher des milliers d'entreprises”. Une étude est en train d'être menée avec toutes les parties concernées. Abdelaziz Belkhadem estime que le week-end pratiqué actuellement par l'Algérie ne gêne pas la croissance ni les échanges économiques avec le reste du monde. Il partage l'opinion exprimée par Othmani Slim du FCE sur la nécessité de revoir à la hausse les salaires des fonctionnaires de l'administration économique. Cette question trouvera la réponse dans le statut particulier et dans la grille nationale des salaires, laquelle serait normalement prête en automne prochain. Il partage aussi l'avis du patron de Cevital sur la nécessité de voir en Algérie l'émergence de grandes entreprises à même de tenir tête aux multinationales. Pour Belkhadem rien n'exclut que le privé algérien investit dans les grands travaux d'infrastructure Meziane Rabhi