Le ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale, Brice Hortefeux, semble très satisfait du travail accompli par son département. En effet, les expulsions d'étrangers de France ont augmenté de 31 % en 2007 et de 80 % depuis le début de l'année. Ce qui donne 14 660 immigrés sans-papiers expulsés depuis janvier. Au total, le chiffre s'élève à 29 729 reconduits à la frontière entre mai 2007 et mai 2008, soit un an depuis son arrivée à la tête de ce ministère. Lors de la présentation de son bilan, jeudi, Brice Hortefeux s'est-il glorifié en déclarant que "jamais, sur une année, autant de clandestins ont été reconduits vers leur pays d'origine". Globalement, le nombre d'étrangers en situation irrégulière aurait baissé de 8%, selon Brice Hortefeux, qui se base sur des chiffres fournis par l'aide médicale gratuite. A partir de ces résultats, Brice Hortefeux a estimé qu'il pourra accomplir son objectif de 26 000 expulsions pour l'année 2008. Le président Nicolas Sarkozy lui avait, comme à la plupart des ministres, fixé des objectifs chiffrés. Et même s'il ne les a pas tout à fait atteints en 2007, Brice Hortefeux a pu se féliciter du bilan de sa politique. Nommé pour appliquer la politique de l'immigration choisie, Brice Hortefeux s'est réjoui de l'augmentation de l'immigration de travail. Pour lui, c'est un "rééquilibrage très net en faveur de l'immigration professionnelle". Selon les chiffres de son ministère, le nombre d'étrangers venus travailler de manière légale en France s'est élevé à 30 170, soit une progression de 36,7 %. Le bilan fait ressortir également le coup d'arrêt donné au regroupement familial. "La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir", a insisté Brice Hortefeux. En l'occurrence, des adultes dotés d'un contrat de travail plutôt que des immigrés, arrivés au titre du regroupement familial. Satisfait de son bilan, Brice Hortefeux espère concrétiser un pacte européen sur l'immigration, au cours de la présidence française qui démarre en juillet. Ce bilan du ministre français de l'Immigration coïncide, en effet, avec l'adoption par le Parlement européen de la directive dite du "retour". En effet, le Parlement européen vient d'adopter la "directive retour" sur l'expulsion des immigrés clandestins vers leurs pays. Cette directive adoptée mercredi par le Parlement européen signifie que les pays de l'Union vont disposer pour la première fois d'une réglementation commune pour le traitement des immigrants et leur reconduite à la frontière. Cependant, le texte est dénoncé comme liberticide par de nombreuses associations de défense des sans-papiers et par une partie de la gauche européenne, qui l'ont rebaptisé "directive de la honte". Ils dénoncent cette possibilité de placer en rétention 18 mois des clandestins, mais également d'autres aspects de la loi, qui autorise notamment la rétention et les expulsions de mineurs, même non accompagnés. Cette nouvelle loi européenne sur l'immigration a provoqué un véritable tollé, notamment en Amérique latine. En effet, plusieurs chefs d'Etat menacent l'Union européenne de rétorsions économiques si cette loi est appliquée.