Six policiers français ont été molestés, le 16 août dernier, à leur descente d'avion à Conakry, en Guinée, où ils escortaient deux sans-papiers. Pour les Guinéens, ce n'est là que la monnaie à la politique de Nicolas Sarkozy sur l'immigration. Le secrétaire général du syndicat français, UNSA Police, a réclamé l'ajournement des missions d'escorte des expulsés et les syndicats d'Air France exigent de ne plus utiliser les avions de la compagnie pour ces opérations. Les deux Guinéens refoulés faisaient partie des sans-papiers interpellés début août à Lille, où une soixantaine d'étrangers ont mené, jusqu'à leur interpellation la semaine dernière, une grève de la faim pour obtenir leur régularisation. À leur arrivée à Conakry, les Guinéens se sont rebellés et les six policiers français les reconduisant ont été pris à partie par les reconduits mais également par la population et, selon la ministre de l'Intérieur de Sarkozy, sous le regard approbateur de policiers guinéens ! Pour le Comité français des sans-papiers, bien que déplorable, l'incident n'est pas surprenant : c'est la conséquence de la politique scandaleuse de Sarkozy, qui traite les sans-papiers comme des “sous-hommes”. Ce type de réactions risque de se multiplier car la colère est forte contre sa politique d'immigration à l'égard des Africains particulièrement, ont averti les associations de défense des immigrés qui se mobilisent depuis le début de l'été contre cette politique. L'Elysée a assuré que la France n'allait pas pour autant arrêter de chasser les étrangers en situation irrégulière et le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a exhorté les forces de l'ordre à augmenter, de façon significative, le nombre d'interpellations. Il s'est fixé l'objectif de 25 000 reconduites à la frontière d'étrangers indésirables, d'ici la fin de l'année. D. B.