Des politiques économiques intégrées dans le cadre de l'UE face à des politiques économiques isolées, désintégrées sur le plan interne, la coopération mutuellement bénéfique est difficilement imaginable. Les pays du Sud, Maghrébins particulièrement, n'auront pas l'avantage d'accéder d'abord chacun au marché de l'autre, comme cela se fait sur l'autre rive.La relance par exemple de la politique industrielle se fait en cloisonnement au sein du Maghreb. Chacun ignore et tous ne travaillent pas en complémentarité l'un de l'autre, ratant ainsi bien des opportunités, alors que cette relance devrait faire la priorité de l'ensemble dans un cadre de concertation et même de soumission à des directives d'harmonisation. Ces pays ratent l'opportunité de se faire coordonner par un titulaire désigné au portefeuille des industries et qui pourra recentrer les efforts communautaires maghrébins sur l'emploi et la croissance, de façon à rendre compétitive l'économie maghrébine. La relance industrielle fera ainsi partie des priorités de l'ensemble et avec une cohérence organisée. Or, chacun a sa propre vision de ce qu'il voudrait faire chez lui, de l'industrie qu'il voudrait lancer ou relancer, en fonction du poids que celle-ci possède dans l'ensemble de son économie.Il y a des projets intéressant l'Etat, mais n'intéressant pas l'entreprise. Il y a donc des arbitrages à réaliser. C'est au niveau de cette concertation que pourra se trouver un compromis entre les visions étatiques et les visions développées par les entreprises.II existerait par exemple un groupe de réflexion à haut niveau chargé de l'amélioration de l'environnement des entreprises maghrébines par secteur d'activité, avec même un régime des aides pour favoriser l'innovation, plus particulièrement dans les secteurs menacés par la mondialisation, quand bien même que la compétence en matière de politique industrielle reste encore l'apanage des pays en toute souveraineté.