Désormais la population nomade de l'Algérie est une priorité pour le gouvernement. Et dans le cadre de la préservation de l'ordre public, celui-ci envisage la régularisation de la situation de l'état civil des populations nomades, notamment dans les régions du sud du pays. Selon le ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, qui répondait, jeudi, aux questions orales des députés à l'Assemblée populaire nationale, une commission mixte a été mise sur pied par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, comprenant en son sein les représentants des ministères de la Défense nationale, de la Justice et des Affaires étrangères. Cette commission a déjà étudié 16 895 dossiers concernant 'état civil des personnes résidant dans plusieurs wilayas du Sud, notamment l'enregistrement des enfants des populations nomades dans les registres de l'état civil. Des annexes administratives ont même été ouvertes dans plusieurs localités du Sud (9 à Adrar, 22 à Tamanrasset, 8 à Illizi et deux à Tindouf). selon le ministre 13 958 dossiers ont été acceptés, 2 485 sont à l'étude et 452 ont été refusés pour absence de documents. Cependant, les wilayas concernées sont celles d'Adrar, d'Illizi, de Tamanrasset et de Tindouf, où le délai de déclaration de naissance est de 60 jours au lieu de 5 jours comme c'est le cas dans les villes du nord du pays. A ce sujet, le ministre a relevé qu'il y a eu plusieurs déclarations tardives concernant les naissances et noté des mariages mixtes non autorisés, soulignant qu'à Tamanrasset "le nombre d'étrangers est probablement supérieur à la population locale". Dans ce contexte, Ould Kablia a évoqué la mise en place d'une commission technique chargée d'enquêter sur les raisons des retards dans les déclarations à l'état civil chez les populations nomades. Cette dernière est représentée dans les pays frontaliers du sud, à savoir, à Gao (Mali), Aghadès (Niger) et Sebha (Libye).Il est utile de rappeler que selon les résultats préliminaires du 5e recensement général de la population et de l'habitat (RGPH), la population nomade a été estimée à 230 037 personnes.La wilaya de Djelfa vient en tête avec 5 353 nomades, dont une population féminine de 26 679 et masculine de 31 674 avec 6 008 ménages recensés. La wilaya d'El-Bayadh arrive en deuxième position avec 32 979 nomades, dont une population féminine de 16.166 et masculine de 16 813 ; le nombre de ménages s'élève, pour sa part, à 4 757. La wilaya d'El-Oued se situe en troisième position avec 30 189 nomades, dont une population féminine de 13 474 et masculine de 16 715 ; le nombre de ménages atteint les 3 630. Viennent ensuite les wilayas de Tamanrasset avec 19 742 nomades, Naâma (15 051) et Laghouat (11 246). Lors du r ecensement de 1998, on ne comptait plus qu'une commune comprenant plus de 70 % de nomades : celle d'El-Kasdir.