A l'issue de sa visite de deux jours en Algérie, le Premier ministre français, M. François Fillon, s'est refusé de se prononcer sur la venue du président Bouteflika à la réunion de lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM) le 13 juillet à Paris. Le Premier ministre français qui a animé, hier, une brève conférence de presse conjointement avec son homologue algérien, Abdelaziz Belkhadem, à l'aéroport Houari Boumediene, a indiqué qu'il n'était pas "le porte-parole du président Bouteflika". C'est, en effet, la seule réponse qu'à trouver le Premier ministre français à cette question à laquelle il savait qu'il n'échapperait pas. Il faut dire qu'à l'issue de sa réunion avec M. Fillon, le président Bouteflika a refusé de se prononcer au sujet de sa présence au sommet constitutif de l'Union pour la Méditerranée, le 13 juillet à Paris. "Chaque chose en son temps", a déclaré M. Bouteflika aux journalistes le questionnant sur ce sujet. M. Fillon s'est cependant réjoui que ce projet ait reçu, selon lui, un bon accueil de la part du Président. En effet, les entretiens qu'a eu M. Fillon dans la matinée avec le président Bouteflika ont porté essentiellement sur le projet de l'UPM. Pour M. Fillon, l'UPM n'est pas concevable sans l'Algérie. "Personne ne conçoit l'UPM sans l'Algérie", a-t-il souligné, ajoutant que c'est le cas pour la Syrie et Israël. Pour sa part, M. Abdelaziz Belkhadem, interrogé sur le projet français, n'a pas été prolixe. Il a seulement indiqué que la nouvelle version de l'UPM était différente de la première, présentée en 2007. Avec l'actuel projet qui intègre les 27 membres de l'Union européenne, M. Belkhadem a souligné que l'Algérie ne sait pas s'il faut parler avec Paris ou Bruxelles ? A une question sur la distribution des postes au sein de l'UPM, M. Fillon a affirmé que cette question sera tranchée à Paris le 13 juillet, lors du sommet de lancement de la future Union. "Les candidatures sont sur la table et c'est aux chefs d'Etat de décider le 13 juillet", a ajouté M. Fillon. Il a indiqué, dans ce contexte, que l'UPM est une Union où le Sud et le Nord seront à part égale dans la décision. Le Premier ministre français a, par ailleurs, affirmé que la relation entre l'Algérie et la France est "exceptionnelle". Aujourd'hui, selon M. Fillon, sa visite vient démontrer à quel point la relance de la coopération entre l'Algérie et la France entre dans une phase désormais de mise en œuvre de tous les engagements qui ont été pris par le président français et le président Bouteflika lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy à Alger en décembre 2007. Paris et Alger ont signé, samedi, un accord sur le nucléaire civil, un autre sur la défense et une convention visant à faciliter les relations économiques franco-algériennes. Revenant sur l'accord de coopération militaire signé, samedi, entre les deux pays, M. Fillon a précisé qu'il s'agit d'un accord global qui inclut de probables ventes d'armes françaises à l'Algérie. A ce titre, il a ajouté que la France est prête à participer dans l'équipement de l'Algérie en matériels militaires (frégates et hélicoptères).