La réunion qui a regroupé, récemment, les représentants de l'agriculture et ceux de l'agroalimentaire avec, en toile de fond, la préoccupation du problème de la sécurité alimentaire a été, en fait, "récompensée" par des déclarations jugées très importantes, qui vont donner lieu, selon le président des chefs d'entreprise, Réda Hamiani, à l'établissement de liens "durables, forts et professionnels". Ce dernier a déclaré, hier, lors de son passage à la Radio nationale Chaîne III, que le FCE a signé un accord avec la Chambre nationale de l'agriculture, pour mettre en place, cette semaine, un comité de suivi, qui sera chargé, en fonction d'un calendrier, de suivre les rencontres et de voir leurs évolutions. Cette rencontre a révélé, également, le dysfonctionnement qui existe entre le développement du secteur de l'agriculture et celui de l'agroalimentaire via un partenariat qui a engendré la crise qui secoue la sécurité alimentaire. A partir de là, l'évaluation des potentiels de production, agricole et agroalimentaire ainsi que l'examen des aspects de régulation et de concurrence sont, entre autres, des dispositions qui s'imposent aujourd'hui pour pouvoir donner un sens à cette sécurité alimentaire. Selon Hamiani, ce comité sera animé par des spécialistes de l'agriculture et un responsable de chaque atelier, pour "continuer, ainsi, ce cycle de concertation et de rencontres entre professionnels". Hamiani a plaidé dans ses interventions pour une réelle existence de partenariat entre l'agriculture et l'industrie. "L'Algérie est devenue aujourd'hui l'un des pays les plus touchés par la dépendance alimentaire", dira-t-il. La facture agroalimentaire atteindra 15 milliards de dollars d'ici 2015 alors qu'actuellement, elle avoisine les 7 milliards de dollars. Il cite l'exemple des importations qui peuvent être contrôlées bien que l'Algérie ait opté pour des réformes libérales. Quant à la production agricole, elle va mal, selon Hamiani. Il n'y a pas suffisamment de terres arables, l'eau manque et l'urbanisation a fait des ravages dans les plaines favorisant la désertification qui menace. La production agricole est mal encadrée, et les circuits sont contaminés par l'informel. Ce constat, établi de longue date, s'est imposé à la lumière de la crise alimentaire mondiale et de la multiplication des émeutes de la faim à travers le monde. En terme de chiffres, l'Algérie possède 240 millions d'hectares, il n'y en a que 8 millions d'hectares qui sont cultivables et seulement 1,2 million d'hectares qui ont une rentabilité significative. 800 000 ha seulement sont dotés d'un minimum d'eau. La dotation par personne est de 0,2h alors que la norme oscille entre 0,5h et 0,6h. "L'Algérie n'est pas en mesure de confirmer une disponibilité ni en terre ni en eau pour couvrir les besoins de la population algérienne", se désolera Hamiani. Dans le même sens, le président du FCE souligna que faute d'une politique économique suivie par notre pays ce n'a pu empêcher l'augmentation de la facture alimentaire qui passe, selon lui, de 2,6 milliards de dollars en 2003 à près de 5 milliards de dollars en 2007. La flambée de la facture en question qui a provoqué, d'ailleurs, le dysfonctionnement entre les secteurs agricole et agroalimentaire, et oblige également l'Algérie à dépendre d'une manière passive du marché international.