Le débat sur la création d'un fonds souverain en Algérie continue à alimenter l'actualité nationale dans les milieux économiques et financiers. Désormais, les efforts semblent concentrés sur la recherche d'un consensus sur la nécessité d'affecter une partie des réserves de change engrangées par l'Algérie vers la création d'un fonds souverain. En effet, selon des informations, reprises, hier, par le TSA, si un fonds souverain pour l'investissement n'a pas encore vu le jour en Algérie c'est parce que certaines réticences persistent encore au niveau de certains cercles au plus haut niveau. Il semble, d'ailleurs, que c'est le cas de la Banque d'Algérie qui préfère, plutôt, continuer à gérer avec la méthode actuelle les quelque 120 milliards de dollars de réserves de change de l'Algérie. Selon les mêmes spécialistes, parmi lesquels le nom de l'ancien ministre des finances, Abdelatif Benachenhou a été cité, 20% desdites réserves de change auraient suffi pour le lancement d'un fonds d'investissement souverain, soit près de 25 milliards de dollars. Cette option permettra de fructifier et d'optimiser l'utilisation de la cagnotte drainée ces dernières années par l'embellie financière due à l'appréciation des cours du pétrole sur le marché international. Actuellement et il est toujours utile de le rappeler, les réserves de change de l'Algérie sont affectées sous forme de placements en bons de Trésor dans les principales places financières internationales, notamment américaines. Cette option a été jugée peu rentable et peu efficace par plusieurs analystes sachant que les taux d'intérêt qui y sont appliqués ne dépasseraient pas les 2% semble-t-il. Tandis que le recours à des méthodes plus rentables, comme la création d'un fonds souverain entraîne une marge de risque plus élevée. En effet, l'Algérie doit son salut et s'est mise à l'abri de la crise qui a affecté l'année dernière les principales places boursières et financières américaines et européennes au fait qu'elle a opté pour de simples placements en bons de Trésor. En tout cas, selon les spécialistes en la matière interrogés par le quotidien en ligne toutsurlalgérie, "pour les partisans de la création d'un fonds d'investissement souverain, l'Algérie a actuellement les moyens financiers pour suivre l'exemple des pays arabes du Golfe comme les Emirats et le Qatar qui disposent de fonds souverains pour investir dans des sociétés et des projets à l'étranger". "20% de nos réserves de change sont suffisantes pour créer le fonds souverain. 30% de ces réserves devront rester entre les mains de la Banque d'Algérie et 50% devront aller au financement de l'économie", a-t-il été encore expliqué. Revenant sur les raisons du temps mis par le gouvernement pour la création d'un fonds de cette nature, les spécialistes en question jettent la balle dans le camp de la Banque d'Algérie qui, selon eux, "ne serait pas favorable au projet et aurait émis des réserves sérieuses ". "La Banque d'Algérie est excessivement conservatrice et les responsables politiques écoutent et suivent sa position", ont avoué ces spécialistes très au fait de la politique monétaire et financière du pays, tout en mettant en garde sur le fait que la prudence en question ne rentabilise pas les réserves de change de l'Algérie et ne met pas l'économie nationale à l'abri des retombées potentielles d'une chute brutal du marchés pétrolier.