Les fonds souverains inquiéteraient-ils au point que l'idée lancée à tout vent d'en créer suscite polémique et commentaires interminables ? Dernier épisode de ce feuilleton qui ne semble pas connaître d'épilogue, le débat sur les fonds souverains en Algérie semble s'être exporté vers l'hexagone. C'est ainsi que le quotidien économique français La Tribune, a consacré un article riche en commentaires et en chiffres sur ce dossier.La vision dans l'hexagone semble se concentrer sur l'embellie financière dont jouit l'Algérie. Ainsi La Tribune estime que l'idée de créer un fonds d'investissement souverain alimenté par la manne des hydrocarbures commence à faire son chemin en Algérie. La raison ? L'augmentation des réserves de change (110 milliards de dollars en 2007) qui devraient atteindre 200 milliards de dollars en 2010. La Tribune cite aussi le plaidoyer de l'ex-ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, qui a exprimé son soutien à la création d'un fonds d'investissement souverain, alimenté avec 30 % des réserves de change du pays. Le quotidien français reprend les propos de l'ancien ministre qui a plaidé pour la création d'un fonds souverain pour accompagner l'internationalisation de Sonatrach, qui a besoin d'un fonds souverain pour se développer à l'international, relevant que la compagnie nationale des hydrocarbures compte réaliser 15 % de son chiffre d'affaires à l'international à l'horizon 2015. La Tribune indique également qu'en plus de Sonatrach, les défenseurs d'un fonds souverain estiment que l'Algérie doit se doter d'un bras armé pour investir à l'étranger, en rachetant des sociétés et en faisant des placements rentables, reprenant les propos d'Abdelatif Benachenhou qui estime que "le fonds souverain, qui peut être alimenté avec 30% de nos réserves de change, réalisera 80% de ses opérations à l'international". Le quotidien hexagonal estime pour sa part que "l'Algérie a les moyens de se doter d'un tel fonds et suivre l'exemple des monarchies pétrolières du Golfe (Émirats et Qatar) et récemment de la Libye. Outre les réserves de change qui représentent désormais quatre ans d'importations, les défenseurs du projet avancent plusieurs facteurs macroéconomiques comme arguments : réduction de la dette publique extérieure de l'Algérie à seulement 600 millions de dollars, faiblesse des capacités d'absorption de l'économie locale". Néanmoins, les réserves de la Banque d'Algérie persistent. "A partir d'un stock de réserves de change équivalent à deux ans d'importations, on peut prendre des risques et investir à l'étranger via un fonds d'investissement souverain, explique à "La Tribune" un haut responsable bancaire algérien qui a requis l'anonymat. 20 % de nos réserves de change sont suffisantes pour lancer un fonds souverain. 30 % de ces réserves devront rester entre les mains de la Banque d'Algérie et 50 % devront aller au financement de l'économie nationale.""La Banque centrale est excessivement conservatrice et les responsables politiques écoutent et suivent sa position", ajoute le même responsable. Et à La Tribune de conclure que la Banque d'Algérie préfère continuer à gérer d'une façon extrêmement prudente dans des placements sûrs, notamment des obligations du Trésor américain.