Dans le cadre de la formation des élus locaux, initiée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et au titre de la semaine supplémentaire, hier, au centre de formation de Batna, les présidents d'APC ont eu à se pencher sur le rôle du P/APC et ses relations avec les différents acteurs du renouveau rural.Cette politique de renouveau rural dont le PPDRI constitue le principal instrument de mise en œuvre, a été au menu des cours en tant que dynamique fondamentale de cette nouvelle forme de gouvernance territoriale et sur laquelle le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni a mis l'accent en précisant davantage cette mission en demandant aux élus locaux de passer de la démocratie représentative à la démocratie participative et en les appelant à "établir des programmes de développement de leur commune, pour toute la durée du mandat électif de cinq années en tenant compte de chaque municipalité".Les formateurs ont de fait expliqué que cette politique de renouveau rural, constitue l'un des chapelets de cette démarche publique autour de laquelle le maire devra s'initier surtout à la manipulation pratique de ses principaux instruments. Ce module semble constituer le meilleur accompagnement de ces élus locaux sur la voie de la connaissance et de la mise en œuvre de cette approche du développement participatif tant cette stratégie de développement durable est perçue comme un processus qui assume la synthèse cohérente des différents concepts du développement qui ont prévalu ou qui ont cours. La nouvelle perception du monde sural et qui est soutenue par de nouveaux instruments d'intervention et de nouvelles approches. Elle est fondée selon les formateurs sur la formation de la notion de territoire qui rend mieux compte des évolutions propres à chaque espace rural, l'action de proximité pour renforcer la communication entre les populations et les pouvoirs publics et approfondir la pratique démocratique, l'intégration à la base des dispositifs et à la recherche des synergies souhaitées entre les différentes ressources disponibles (humaines, matérielles, financières, etc.) la complémentarité et la cohérence des interventions en milieu rural, le partenariat entre les populations, les pouvoirs publics et les institutions techniques et financières pour la réalisation d'objectifs communs et pour concrétiser le concept de développement rural participatif dans le cadre de la décentralisation et formation de nouveaux outils de planification spatiale, à l'échelle communale, de wilaya et régionale.On relève que le but pédagogique de ce thème est de faire valoir le rôle du P/APC dans l'élaboration et la mise en œuvre du développement de sa commune en s'appuyant sur les axes forts de cette politique de renouveau rural et de la stratégie nationale de développement rural durable qui repose sur l'établissement d'un partenariat local et sur l'intégration multisectorielle au sein des territoires ruraux.Pour le professeur Boutel Nora, enseignante à la faculté de Constantine "les mesures en faveur du développement rural procèdent à l'origine de l'initiative des pouvoirs publics, en charge de l'intérêt commun dans la finalité de pallier les situations économiques et sociales défavorables, et qui sont une opportunité de créer une dynamique au sein des zones rurales en privilégiant le partenariat et la prise en compte des dimensions multiples des problèmes à traiter et des actions à engager. C'est dans cette globalité que l'on pourra dépasser la simple logique d'équipement et déboucher sur l'action économique et la revitalisation des territoires ruraux". Mlle Boutel explique de fait que le P/APC est un acteur important dans les actions liées au niveau du renforcement du cadre logique et des capacités d'intégration intersectorielle au niveau d'un territoire.Au niveau politique, les P/APC ont mis l'accent sur le manque d'appropriation par tous les acteurs du développement, des orientations politiques qui ne sont pas souvent suivies d'une mise en œuvre efficace des décisions en matière d'intégration multisectorielle. Le débat s'est focalisé autour de la mise en œuvre avec plus d'efficacité des différentes décisions des conseils des ministres et du gouvernement pour mieux fédérer les actions, rationaliser l'utilisation des ressources publiques, répondre de manière ciblée aux préoccupations des populations, créer les conditions d'une croissance durable, renforcer la transparence et l'efficacité et surtout assurer l'équité d'accès aux ressources.Le professeur Boutel Nora a souligné avec détail le rôle opérationnel du P/APC dans le programme de soutien au renouveau rural et intervient comme animateur de la dynamique de développement. Il a pour rôle ou mission d'identifier la présence de leaders d'opinions qui par leur qualité personnelle ou leur influence politique aux compétences techniques, détiennent une reconnaissance qui leur confère une légitimité et une représentativité dans leur localité et leur permettent de jouer une fonction d'entraînement des initiatives locales.La tâche du maire est donc de mobiliser le potentiel des ressources humaines qu'il s'agit également d'organiser. Il convient de rappeler que l'adoption de la politique de renouveau rural en octobre 2006 par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a été suivie par l'élaboration puis la mise en œuvre d'un programme de soutien au renouveau rural pour la période 2007/2013. Ce programme a permis au cours de ses phases préparatoires et pilotes, la formation et la mise en œuvre de 2 323 projets qui ont fait l'objet d'une mise en œuvre, touchant 277 634 ménages au niveau de 2 654 localités relevant de 872 communes qui engendrent la création de 98 265 emplois, un bilan avancé au mois de janvier dernier par le ministre délégué au Développement rural, M. Rachid Benaïssa. Ce département ministériel a aussi fait état de 5 milliards de dinars inscrits à l'intitulé des wilayas ayant utilisé le S/PSRR dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2007. Une dotation similaire est prévue au titre de la loi de finances complémentaire 2008. Sur la nouvelle ligne budgétaire créée et ouverte par le ministère des Finances sous l'intitulé "PCD-DR", la dotation financière a pour objectif de permettre aux wilayas de participer de manière efficace à la programmation et au financement des investissements publics de manière intégrée.Par ailleurs, plus de 3 500 associations identifiées par les wilayas qui oeuvrent pour le développement rural, ont été intégrées dans le réseau du mouvement associatif accompagnant la stratégie nationale de développement rural durable. Elles ont bénéficié des formations envisagées dans le cadre du renforcement des capacités humaines et d'assistance technique pour la période 2008/2010.Au niveau du département du docteur Benaïssa, l'année 2008 est consacrée à la consolidation du PSRR, qui s'appuie d'ores et déjà sur la mise en œuvre d'un programme national de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique pour la période 2008/2010 à travers, notamment la mobilisation d'experts et d'enseignants universitaires chargés de la transmission des connaissances pour le renouveau rural.Ces services en synergie avec les programmes de formation du ministère de l'Intérieur au profit des chefs de daïra et des SG de wilayas et des communes. Ces actions de consolidation, qui visent un rapprochement étroit avec les populations concernées, offrent également aux P/APC l'opportunité propice pour s'imprégner de ces dispositifs et initier la mise en œuvre de PPDRI au bénéficie des citoyens de leur commune, assure un cadre de la wilaya de Batna.