L'affaire Khalifa est sur le point d'entamer son deuxième épisode au regard de l'évolution du dossier actuellement. Désormais, au vu des nouveaux éléments qui viennent d'être signalés, c'est l'ouverture du procès de la filiale Khalifa Airways qui ne saurait tarder. En effet, des sources judiciaires françaises ont fait savoir, jeudi dernier, que la filiale Socata, du groupe industriel franco-allemand, EADS, spécialisé dans la fabrication de petits avions de tourisme et d'affaires, vient d'être mise en examen par un juge d'instruction près le tribunal de Nanterre. Cette filiale, qui est poursuivie au même titre que son ancien P-DG jusqu'à 2003, Philippe Debrun, a, à sa charge, des malversations présumées de connivence avec le groupe Khalifa. Les mêmes sources ont précisé que EADS Socata, en sa qualité de personne morale, a été mise en examen en avril dernier et pourrait être chargée des chefs d'inculpation de complicité de banqueroute. L'instruction en question, qui porte sur des détournements présumés au sein du groupe Khalifa (Khalifa Airways, Antinéa Airlines, Khalifa Rent a Car) avait été ouverte en 2003 pour "abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée". Outre cette filiale du groupe franco-allemand EADS et l'ex-P-DG du groupe Khalifa, Abdelmoumen Khalifa, ayant déjà été condamné à la prison à perpétuité dans le procès de la caisse principale de Khalifa Bank, plusieurs autres personnes sont mises en examen dans le dossier, dont l'épouse de l'ancien homme d'affaires déchu. Dans la foulée des informations fournies concernant ce dossier, les mêmes sources ont fait savoir, selon le site électronique "toutsurl'Algérie", que la juge d'instruction ayant pris le dossier en main a affirmé que les investigations sur cette affaire ont été achevées. Comme cela a été expliqué, l'affaire en question a commencé à prendre corps lorsque la juge d'instruction a commencé à émettre des soupçons sur des indices de malversations entre EADS et le groupe Khalifa, via sa filiale Khalifa Jet Corp. "Les soupçons de la juge d'instruction portent sur une vente d'avions légers de EADS Socata à Khalifa Airways en 2001-2002", a-t-il été indiqué. En effet, l'immatriculation des appareils en question a eu lieu au nom d'une autre société du groupe, Khalifa Jet Corp. Cette dernière, en revanche, s'est avérée "une coquille vide", selon les termes du tribunal de Nanterre. Dans le même ordre d'idées, Me Kami Haeri, avocat de la société incriminée, en l'occurrence EADS Socata, a rejeté en bloc les accusations portées à l'encontre de la société qu'il défend, en déclarant que "c'est à la demande de Khalifa que l'immatriculation a été modifiée pour être faite au nom de la filiale en question". Donc, poursuit-il, "en quoi cela rend-il complices de l'appauvrissement du groupe Khalifa? Où est l'enrichissement pour Socata?". La filiale de la société EADS, à savoir Socata a précisé aussi que la vente litigieuse qui est remise en cause par le tribunal de Nanterre ne portait que sur trois avions qui ont été livrés au groupe Khalifa. L'avocat de EADS, dans sa tentative de disculper cette affaire, a déclaré que "l'enquête n'a pas démontré que Khalifa Jet Corp était une coquille vide". En outre, il y a lieu de rappeler que l'instruction en question vient d'être ouverte au moment où, du côté algérien, c'est l'extradition de l'ancien patron du groupe, Abdelmoumen Khalifa qui est attendue ; des demandes d'extradition ont été envoyées et relancées auprès des autorités judiciaires britanniques où il s'est réfugié depuis qu'il est poursuivi par la justice de son pays.