Une Afrique qui se cherche, qui veut développer les solidarités internes, qui veut s'en sortir, qui sait qu'elle cumule contradictoirement la misère et les richesses naturelles, minières et énergétiques, qui sait que, fatalement, conflit interne rime pas avec développement. C'est un peu l'image qui pourrait se construire au regard des multiples réunions qui se tiennent à Charm El Cheikh actuellement avec la participation toujours active du président algérien. S'il est beaucoup fait insistance à partir de l'espace extra africain sur le fait que ce continent se fait approcher sous l'angle de la conflictualité et de la pauvreté, il n'en demeure pas moins que pour les grandes puissances et les multinationales, c'est une approche non avouée officiellement qui se fait dans les cercles initiés. Peuvent-il oublier que l'Afrique a extrait de son sol en une année l'équivalent cumulé de la production de trois pays qui sont le Venezuela, le Mexique, et l'Iran ? Actuellement sont exploitées les mines de diamant, cobalt, cuivre, chromite, étain, fer, manganèse, nickel, or, platine, plomb et zinc, bauxite, auxquelles ressources nous pouvons ajouter pétrole et gaz, uranium et charbon. Des infrastructures stratégiques de transport pour l'évacuation des matières premières existent et certaines vont se réaliser pour leur exportation à travers le continent et il est une certitude que leur protection est au centre des attentions de ces multinationales. Des conflits internes ? Nombre d'entre ceux-ci le sont pour la prédation et inspirés par des compagnies rivales, par des puissances rivales qui font de l'Afrique le pays de concentration des armes de poing avec une implication inévitable sur le développement de la criminalité. Comment alors expliquer le regain d'intérêt pour l'Afrique de la part des grandes puissances ? Serait-ce réellement que le fort redéploiement militaire des Etats-Unis et la recherche de bases pour l'Africom devrait être expliqué seulement par la lutte contre le terrorisme ? L'Afrique reste encore et toujours un continent convoité. C'est évidemment le pétrole d'abord qui intéresse les Américains. On dit que les calculs donnent en projection que l'Afrique, au cours des dix prochaines années, sera la deuxième source de pétrole et éventuellement de gaz naturel pour l'économie américaine. Alors, y aura-t-il réellement tendance de la part de grandes puissances à contribuer à ce que l'Afrique soit maîtresse de son destin et qu'elle dispose des moyens de régler par elle-même ses propres problèmes internes ?