Quel que soit le pays que l'on considère, la gestion de l'eau est toujours un enjeu important. Utilisée en premier lieu par la population, elle est aussi nécessaire à l'agriculture comme à l'industrie, mais elle est, faut-il le mentionner, un élément devenu de plus en plus vulnérable. L'expert et économiste français, Yann Laurans, a livré sa vision en la matière en déclarant, samedi à Alger, que "la planification intégrée dans le secteur de l'eau constitue la pierre angulaire d'une meilleure gestion des ressources hydriques". S'exprimant au cours d'une conférence organisée par le ministère des Ressources en eau, en collaboration avec l'ambassade d'Allemagne et l'agence allemande de la coopération technique (GTZ), M. Laurans a présenté les nouveaux concepts et outils économiques pour une meilleure gestion des ressources en eau élaborés depuis la conférence de Dublin sur l'eau en 1992. La conférence de Dublin, rappelle-t-il, estime que l'eau est devenue une ressource limitée et vulnérable et sa gestion doit être basée sur une approche participative impliquant les usagers, les décideurs et les administrations. Selon cette conférence, précise M. Laurans, "cet élément vital a une valeur économique pour l'ensemble de ses usagers et doit être reconnu comme un bien économique mondial". Pour ce faire, le concept de planification intégrée a fait son apparition dans le secteur afin de résoudre ses problèmes à travers la concertation et l'organisation d'une discussion entre tous les acteurs, ainsi que l'optimisation et la gestion par objectifs. A ce titre, quelques outils traditionnels de gestion intégrée ont été définis, selon le conférencier, notamment "l'évaluation des bilans: offre et demande, la mise en place d'institutions pour la résolution des conflits, l'instauration de mécanismes d'incitation à l'autodiscipline, le contrôle direct par réglementation ainsi que l'introduction de nouvelles technologies en la matière". Par ailleurs, l'expert a soulevé l'importance d'engager des réformes dans les services de l'eau, dans l'assainissement ainsi que dans la gestion intégrée des ressources en eau, tout en respectant le contexte local. Cette réforme consiste, selon lui, à "donner au service de gestion de l'eau une autonomie de décision à même de lui permettre de faire face aux exigences d'un service de qualité complet". Selon lui, "il est également nécessaire d'impliquer ce service dans la politique d'aménagement du territoire et faire participer les associations civiles dans la restructuration tarifaire". En outre, l'expert a préconisé le renforcement des prérogatives des organes de régulation et de contrôle des performances, en particulier dans le domaine de la qualité et de la santé, comme c'est le cas dans le monde. Les débats ont globalement porté sur le contexte local ? notamment sur les différentes expériences de gestion intégrée en Algérie ainsi que sur le prix de l'eau et les subventions de l'Etat en la matière