Comme annoncé auparavant, en avril dernier,le nouveau projet d'Invest in Med va être lancé officiellement à partir d'aujourd'hui. Le consortium mené par Anima et composé de BusinessMed, Eurochambres, Ascame, Unido, GTZ, Euroméditerranée va lancer de façon opérationnelle ce projet de 12 millions d'euros, cofinancé à 75% par la Commission européenne et soutenu par la ville de Marseille et la Région Paca.Anima Investment Network, pour ce qui ne la connaissent pas, est une plate-forme de pays de développement économique de la Méditerranée. Le réseau réunit une quarantaine d'agences gouvernementales et réseaux internationaux du pourtour méditerranéen. L'objectif d'Anima est de contribuer à une amélioration continue du climat des affaires et à la croissance de l'investissement dans la région Méditerranée. Concernant Invest in Med, son objectif est d'encourager les investissements européens dans la région et de tisser des relations solides entre les entreprises des deux rives. Le projet, qui durera 36 mois et impliquera les 27 pays de l'Union européenne et les 9 pays partenaires du Sud de la politique européenne de voisinage (IEVP) (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Autorité palestinienne, Syrie et Tunisie) a l'ambition d'accroître le volume et la qualité des investissements et du commerce euro-méditerranéen, et contribuer à un développement économique durable de la région. Leïla Sbiti, présidente d'Anima Investment Network, organisation qui dirige le consortium, a insisté sur l'importance économique stratégique que représente la Méditerranée. "Ces dernières années l'Union européenne s'est beaucoup penchée vers les Balkans, l'Inde et la Chine. Cependant, elle a négligé le formidable potentiel que représentent les pays du Sud de la Méditerranée : une population dynamique, des marchés en forte croissance avec les mêmes fuseaux horaires que l'Europe. L'objectif de Invest in Med est d'aider les entreprises d'Europe et des pays sud-méditerranéens à profiter de ce potentiel." A noter que les actions qui seront mises en œuvre dans le cadre de ce projet comprennent des programmes de formation et de coaching, des rencontres d'affaire, des conférences, la participation à des salons professionnels, des échanges de personnels ainsi que le développement d'outils pratiques pour guider les entreprises dans la région.Les bénéficiaires de ce programme seront les investisseurs et les entreprises, en particulier les PME, les organisations représentant les entreprises ainsi que les agences et institutions en charge de faciliter le développement des affaires. Arnaldo Abruzzini, secrétaire général d'Eurochambres, membre du consortium, a déclaré que "les entreprises européennes s'attendent à un nouveau boom de croissance des marchés méditerranéens, et l'avenir de certains secteurs dépend des partenaires du Sud. L'injection de capitaux dans ces économies accélérera la création d'emplois et le transfert du savoir-faire, ce qui bénéficiera aux deux rives." Monia Skhiri, secrétaire général de Business Med, a insisté sur l'importance de ce projet qui permettra "de relancer les relations d'affaires entre le Nord et le Sud, et favorisera une meilleure intégration des réseaux d'affaires, ce qui est crucial pour le secteur privé, aujourd'hui confronté au challenge de la compétitivité et de la productivité." Les relations commerciales euro-méditerranéennes sont dynamiques et en croissance. La dynamique insufflée par le train de libéralisation depuis le processus de Barcelone a en effet boosté les affaires entre les deux rives. Les échanges entre Med et UE ont augmenté de 10% par an en moyenne entre 2000 et 2006 (en particulier l'Algérie et l'Egypte, 17%, mais aussi la Tunisie, Syrie et Jordanie, 6%). Les importations sud-méditerranéennes depuis l'UE ont également augmenté, mais plus lentement (4% entre 2000 et 2006). Le commerce de la Méditerranée avec l'UE (hors Turquie) a atteint 120 milliards d'euros en 2006, ce qui représente plus de 5% du commerce extérieur de l'UE.