Les pays de la rive sud de la Méditerranée semblent sur le point de tirer leur épingle du jeu, au moment où l'économie mondiale traverse une conjoncture des plus pénibles de l'histoire du monde moderne. Le constat a été livré par le réseau Anima, spécialiste de l'investissement et de la coopération dans la région Euromed. Selon ce dernier, dans un environnement régional et global marqué par l'instabilité et l'incertitude, les pays de la rive sud de la Méditerranée maintiennent leur attractivité en 2008. Les données provisoires montrent que les pays méditerranéens, comme le Maroc et la Turquie, à titre d'exemple, ont attiré durant les trois premiers trimestres de l'année en cours, environ 600 projets d'investissement, avec un montant brut proche de 26 milliards d'euros. Extrapolés sur l'année entière, ces chiffres correspondent à 800 projets de 35 milliards d'euros, soit 52,5 milliards de dollars ; ce qui est proche des volumes observés en 2006 et 2007, selon la conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, (Cnuced), qui ont été respectivement de 59 et 55 milliards de dollars. Tels sont les recoupements faits par le réseau Anima concernant la réalité de développement de l'investissement dans la région englobant les pays de la rive sud de la Méditerranée. Toutefois, il est précisé dans le même rapport que la recherche de nouveaux gisements de croissance, pour faire face au ralentissement de l'activité sur les marchés développés, le redéploiement vers le Sud des chaînes de production dans l'espace Euromed, les projets très rentables d'extraction minérale ou d'hydrocarbures, la poursuite des projets d'infrastructure, dans les deux secteurs, public et privé, et " le fine tuning" des politiques d'attractivité des pays méditerranéens concentrées sur certains pôles industriels et logistiques, expliquent également les succès de cette région, soulignent les experts affiliés au réseau Anima dans leur étude. En termes de destination, les champions économiques dans le bassin méditerranéen, est-il encore souligné dans la même étude, "font bonne figure, (à savoir), l'Egypte (qui) a enregistré sur les 3 premiers trimestres de 2008 un flux d'investissements directs étrangers entrant supérieur au total de l'année 2007, tandis que la Turquie attend 15 milliards de dollars d'IDE en 2008, alors que l'année d'avant ce chiffre n'a été que de 22 milliards de dollars". Mais tous les pays de la rive sud de la Méditerranée continuent de bénéficier de la manne des IDE, dont les promoteurs, essentiellement issus des économies développées, sont continuellement en quête de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités. En tout cas, il est utile de préciser que les différents projets d'investissement prévus pour la région du bassin méditerranéen sont englobés, dans leur majorité, dans l'initiative dite Invest in Med. Ce dernier est un projet de trois ans co-financé par la Commission européenne et lancé le 18 avril 2008. Il est coordonné par Anima Investment Network, leader d'un consortium qui réunit Businessmed, Eurochambres, Ascame et leurs partenaires spéciaux l'EPA Euroméditerranée, GTZ, et l'Onudi. Il concerne neuf pays partenaires qui sont l'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, l'Autorité Palestinienne, la Syrie et la Tunisie.