Le danseur étoile franco-algérien, Kader Belarbi mettra fin à plus de trente ans de carrière artistique. L'artiste qui a été remarqué en 1989 par Rudolf Razdolnaïa Noureiev qui l'a nommé étoile 1989 fera ses adieux officiels à la scène le 13 juillet à l'Opéra de Paris.Cette cérémonie d'adieu aura lieu à l'Opéra Bastille, durant la reprise de Signes de la chorégraphe Carolyn Calson et de feu le peintre Olivier Debré. Kader Belarbi y a pour partenaire Marie-Agnès Gillot. Né en 1997 d'une commande de l'Opéra de Paris, ce ballet avait été créé sur mesure pour Marie-Claude Pietragalla et Kader Belarbi. Durant la saison du Palais Garnier, Kader Belarbi a été l'un des interprètes de Bernarda dans La Maison de Bernarda du chorégraphe suédois Mats Ek, une adaptation libre de la pièce éponyme de Federico Garcia Lorca. Il a aussi mis en espace le concert de musique de chambre Benjamin Britten, qui sera interprété par les musiciens de l'Orchestre de l'Opéra, le 6 juillet sur la scène du Palais Garnier. Admis à l'école de danse de l'Opéra de Paris en 1975, Kader Belarbi est engagé cinq ans plus tard dans le corps de ballet. Nommé quadrille en 1981, coryphée en 1984 puis sujet l'année suivante, il gravit les étapes avec brio. En 1989, il reçoit le prix Nijinski et est promu premier danseur. Rudolf Noureiev le nomme danseur étoile après la représentation de La Belle au bois dormant dans le rôle de l'oiseau bleu. Depuis, il a ajouté de nombreux ballets et créations à son répertoire. Egalement chorégraphe, Kader Belarbi est l'auteur de plus de quinze créations, notamment Giselle et Willy en 1991, Salles des pas perdus en 1997, Les Saltimbanques en 1999, Wuthering Heights en 2002 pour le ballet de l'Opéra de Paris et Les Epousés en 2004 pour deux danseurs du Ballet de l'Opéra. Il a également créé “Entrelacs ” et s'est produit à Paris et à Pékin dans le cadre d'une collaboration entre le Ballet central de Chine et le Centre culturel français. Danseur et chorégraphe de renom, Kader Belarbi a parcouru le monde en transmettant son talent et sa passion pour la danse. “Dans le ballet classique, on a besoin d'une ligne, très mécanique et formelle, mais je veux la trouver entre des choses qui circulent ”, soutient –il à chaque entretien. Dans le cadre d'une collaboration artistique entre le Ballet de l'Opéra national de Paris et le Ballet central de Chine à Pékin, Kader Belarbi a créé Entrelacs pour la compagnie chinoise. La première de cette pièce de 30 minutes pour 6 solistes et 12 danseurs a été donnée le 18 mai 2007. Il a en outre été sollicité, en compagnie du metteur en scène Olivier Massard, pour le spectacle d'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby, le 7 septembre 2007 au Stade de France. Wuthering Heights (Hurlevent), sa chorégraphie créée pour le Ballet de l'Opéra de Paris en 2002, a été, quant à elle, reprise au Palais Garnier du 21 septembre au 6 octobre. Chaudement applaudis dans Le Mandarin merveilleux de Maurice Béjart, Kader Belarbi (le Mandarin) et Wilfried Romoli (le Voyou), mais aussi Alessio Carbone dans le rôle de la fille, donnent corps à cette pièce chorégraphique où une jeune fille est chargée par son souteneur de séduire les passants afin de les détrousser. Sur une musique de Béla Bartók, Le Mandarin merveilleux a été créé en 1992 pour le Béjart Ballet de Lausanne avant d'entrer en 2003 au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris. Le programme présenté à l'Opéra Bastille comprenait deux autres ballets de Maurice Béjart, Variations pour une porte et un soupir (1965) sur une musique de Pierre Henry, qui a également fait son entrée au répertoire, et le fameux Boléro (1961) sur la musique de Ravel, dans lequel s'illustre Nicolas Le Riche un autre danseur étoile de la maison régulièrement ovationné. Danseur et chorégraphe, Kader Belarbi est né en 1962 en France d'un père algérien et d'une mère française. La fée de la danse l'a visité dans un cours où ses aptitudes sont remarquées. Encouragé à s'inscrire à l'école de l'Opéra de Paris, il y entre en 1975 avant de rejoindre cinq ans plus tard le groupe de danse de l'Opéra en qualité de stagiaire. Parallèlement à sa carrière à l'Opéra de Paris, Kader Belarbi donnait Sélim en 1995, un solo chorégraphié par Michel Kelemenis sur le chant de Houria Aïchi. “ Mon père, confiera Kader Belarbi, me racontait l'Algérie comme un conte de fées, alors qu'il est écorché depuis longtemps. Je n'avais que les odeurs, les parfums des contrées musulmanes, rien de plus. Danser Selim sur la voix de Houria Aïchi m'a éveillé à je ne sais quel lien que je pourrais dire maternel. ”