Kader Belarbi. Connaissez-vous ? Sûrement ! Son nom a souvent résonné lors des émissions spécialisées consacrées à l'art de la chorégraphie et autres formes de danse classique. L'on peut imaginer ce que pourrait devenir ce jeune s'il avait évolué dans notre ballet national, ou le fait déjà d'être un homme et de s'adonner à cet art est un outrage au corps et à l'esprit …viril ! Mais Kader Belarbi, cet artiste a évolué dans l'Opéra de Paris, connaisant au fil des labeurs les consécrations successives qui l'ont mené au firmament de cet art du spectacle. Danseur et chorégraphe, Kader Belarbi est né le 17 novembre 1962 d'un père algérien et d'une mère française. Entré à l'école de danse de l'Opéra de Paris en 1975, il est engagé cinq ans plus tard dans le corps de ballet, est nommé quadrille en 1981, coryphée en 1984 et sujet l'année suivante. Premier danseur en 1989, il est remarqué par Rudolf Noureev qui le nomme étoile la même année, à l'issue d'une représentation de La Belle au bois dormant. En 2002 Kader Belarbi crée pour le ballet de l'Opéra de Paris, Wuthering Heights (Hurlevent). Le spectacle a été récemment repris entre (le 21 septembre et le 06 octobre) au Palais Garnier de Paris. D'après l'œuvre d'Emily Brontë, Wuthering Heights (Hurlevent) est, selon son metteur en scène Kader Belarbi, en " affinité avec le roman d'Emily Brontë. L'artiste y rend palpable sa " météorologie "des sentiments. Les ombres et lumières de l'espace mobile, signé par le scénographe Peter Pabst, s'accordent à la partition originale de Philippe Hersant - commande de l'Opéra de Paris - pour créer ce climat de tempête passionnelle”. Belarbi y met à nu que “le romantisme n'est pas seulement un moment révolu de l'histoire de la sensibilité, mais une manière de sentir, toujours actuelle. Un danseur, dont l'excellence est " pressée " par le temps - plus cruellement que dans tout art - a su restituer cette mélancolie. Voilà qui n'est pas indifférent." Kader Belarbi est l'auteur d'une douzaine de chorégraphies dont Les Saltimbanques créé à l'Orchard Hall de Tokyo en août 1998, repris à la Maison de la danse de Lyon en février 2000, d'après une toile de Picasso. A la faveur de son premier ballet pour l'Opéra de Paris, sur une partition originale de Philippe Hersant et la collaboration du scénographe Peter Pabst, qui travaille depuis longtemps avec Pina Bausch, le danseur étoile et chorégraphe a fait siens les mots de la romancière Emily Brontë lorsqu'elle écrit " sans nul espoir m'est le monde du dehors. Doublement précieux m'est le monde du dedans, ton monde où ni perfidie, ni haine, ni froide suspicion ne s'élèvent jamais. Monde où toi et moi, la liberté, jouissons d'une souveraineté sans égale ". Hurlevent était au programme d'une seconde " proposition autour de la création contemporaine " en France avec Création 2002 de la Cie Montalvo-Hervieu (Maison des Arts de Créteil, janvier 2002) et 99 Duos de Jean-Claude Gallotta (Théâtre national de Chaillot, mars 2002).