Elle est gracieuse, aérienne, généreuse et elle a une étoile qui brille sur elle. Elle s'appelle Céline Palacio. Elle est danseuse à l'Opéra de Paris. La voir danser, était un pur bonheur, il y a quelques jours à l'hôtel Sofitel à l'occasion de la semaine culinaire et culturelle française C'est la première fois que vous venez en Algérie... Oui ! Et en plus, il y a un petit côté plaisir et découverte. Et ravie d'être ici en Algérie. Parce que mon père est né en Algérie. Dans votre prime enfance, rêviez-vous de cette lévitation en tutu... C'était à Montpellier, je devais avoir 9 ans. On m'avait offert un ticket pour aller voir Gisèle à l'opéra. Et cela a été un peu comme une révélation, une évidence de ce que je voulais faire plus tard. A l'époque, les danseurs étoiles étaient le couple Florence Claire et Charles Jude. Et quand j'ai rejoint l'Opéra de Paris, ils ont été mes professeurs. C'est grâce à eux que j'en suis-là et que j'ai envie d'exercer ce métier. Vous évoluez sur quel répertoire ? A l'Opéra de Paris, c'est vraiment la danse classique. Rudolph Noureïev était notre chorégraphe attitré. Actuellement, nous avons une directrice de la danse, Brigitte Lefebvre, qui est très ouverte aux chorégraphes contemporains, aux nouvelles et autres cultures. Et voire même à celle du hip-hop. Justement, la danse est une expression artistique qui s'affranchit de l'élitisme... Oui, absolument ! La danse, c'est un langage international. J'avoue que j'adore la danse classique, traditionnelle, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant...Mais, c'est très intéressant de rencontrer des chorégraphes de leur vivant. Ceux du Lac des cygnes, malheureusement ne sont plus là. A l'hôtel Sofitel, vous avez interprété le ballet de La Mort du cygne avec une grande grâce malgré l'exiguïté de la scène...Vous la survoliez... La Mort du cygne, c'est mythique ! Et sur la musique de Camille Saint-Saëns. Tout le monde connaît plus ou moins. Et puis, ce ballet de quatre minutes sans jamais descendre de pointe. On a l'impression qu'on survole, on surnage dans un lac... Le cygne meurt, c'est triste mais c'est aussi beau.(rire). Le public algérien m'a adopté en une seconde. C'était fabuleux ! On imagine, qu'il y a un dur labeur de préparation pour être en lévitation... Oui ! Je m'entraîne tous les jours. C'est un travail quotidien.Tous les matins, je m'entraîne entre 1h30 et 3h et on répète tous les après-midi pendant 5 heures.On danse pratiquement 8 heures par jour. Mais il y a des jours moins difficiles. On est artiste. Cependant, dans le rythme, on est sportif de haut niveau, qui a besoin vraiment d'une régularité. L'aptitude physique n'a pas de secret, c'est vraiment « le training » quotidien. Il s'agit d'une performance physique et artistique. Avec l'âge, le côté artistique prend le dessus... (Rire). Oui, cela ne dure pas longtemps. J'ai 37 ans. Vous ne les faites pas... (Rire). Je me sens très jeune. Mais pour la danse, je suis vers la fin de ma carrière que vers le début. J'ai 20 ans de ballet. 20 balais... C'est jeune... Oui, très ! (rire). Donc, 20 ans de profession dans le corps du ballet de l'Opéra de Paris. Et il me reste encore 5 ans. Moi, si j'avais le choix, je danserai jusqu'à la mort. Maintenant, le corps ne suit plus... A l'Opéra, la retraite officielle est à 42 ans. Vous songez à vous reconvertir... Oui, absolument ! Je suis dans l'optique de la reconversion de la danseuse. Je voudrais être régisseur de plateau sur des scènes lyriques où l'on a tout le monde qui est mis en relation ensemble. Donner tous les « top » musique, départ... Cela m'intéresse beaucoup ! Le journalisme m'intéresse aussi quant à des études en matière de critique artistique pour être le plus objectif possible. Tout à l'heure, vous m'aviez dit que vous voudriez œuvrer pour l'environnement dans le monde... Sans démagogie aucune ! J'estime que sans la terre, la nature, il n'y a plus l'homme. Donc, la protection et la sauvegarde de l'environnement sont une priorité, une urgence ! On peut faire des choses communes pour cela.