Le premier groupe privé algérien, Cevital, pourrait prochainement faire son entrée à la Bourse d'Alger. C'est du moins ce qu'on peut interpréter des propos du directeur général de la Société de gestion de la Bourse des valeurs (SGBV), M. Mustapha Ferfara, mardi à Alger, à l'issue d'une journée de formation sur la Bourse. En effet, celui-ci a affirmé que la SGBV a prévu des discussions avec le groupe industriel privé Cevital sur les avantages du marché boursier en prévision d'une éventuelle introduction en Bourse. Il faut dire que l'éventualité d'une telle introduction pourrait donner un coup de fouet à la Bourse d'Alger, longtemps restée léthargique. Une léthargie qui s'expliquait en fait par l'immobilisme du marché financier algérien. Il faut savoir que le marché d'actions est quasiment inexistant. Les autorités ont bien essayé de faire revêtir une certaine dynamique au marché d'actions algérien à travers l'introduction de quelques grandes entreprises publiques à l'image de Saïdal et l'hôtel Aurassi. Néanmoins, l'échec de l'introduction des titres Eriad Sétif a vite fait de faire déchanter les plus optimistes. Il y a quelques semaines, les pouvoirs publics ont pris une nouvelle initiative en introduisant des valeurs au Trésor et des intermédiaires en opérations de bourse. Selon M. Ferfara, le nombre d'intermédiaires en opérations de bourse (IOB), qui sont de 6 actuellement, devrait être renforcé par l'introduction de trois nouveaux intermédiaires étrangers. L'un de ces trois opérateurs attend son agrément auprès de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations en bourse (COSOB), alors que les deux autres sont en cours de finalisation de leurs dossiers. Les IOB, qui représentent les six banques publiques (BNA, BEA, CPA, BDL, BADR et CNEP), ont pour tâche de négocier les titres boursiers (actions et obligations). Les valeurs hors-Trésor admises aux négociations sur la Bourse d'Alger sont au nombre de cinq : deux titres en actions (El Aurassi et Saidal) et trois titres obligataires (Sonelgaz, Algérie Telecom et Air Algérie). Quant aux Obligations assimilables du Trésor (OAT), elles sont cotées à la Bourse d'Alger depuis février 2008, a, en outre, rappelé le DG de la SGBV. Le montant total de ces transactions est évalué à quelque 300 milliards de dinars dont 150 milliards pour les OAT. Il faut dire néanmoins, que c'est l'introduction des titres d'un groupe privé qui risquerait de donner un nouveau souffle à la bourse d'Alger. Il est vrai que nombreux sont les groupes qui ont affiché certaines réticences à recourir à la Bourse d'Alger comme marché secondaire de capitaux qui pourrait assurer leur financement. Le groupe Cévital avait d'ores et déjà lancé l'idée de recourir au marché des capitaux par une introduction à la Bourse… de Londres. En tout cas, la perspective de voir ce groupe introduit à la Bourse d'Alger pourrait ouvrir de nouveaux horizons à l'institution financière.