En Algérie, une semaine après le début de l'opération de vente des marchandises dans le cadre du système de quotas, adopté l'année dernière après la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) les exonérant complètement des taxes douanières, une pénurie s'annonce concernant certains produits comme le blé et le sucre. Reproduction du scénario que l'Algérie avait connu, l'année dernière, consistant dans la hausse des prix et la spéculation. En effet, et selon les chiffres avancés par les Douanes sur les marchandises inscrites dans le cadre du système des quotas, la quantité de sucre importée s'est épuisée à 87% dans la première semaine du mois courant. La consommation devait se faire d'une façon graduelle et durant toute l'année, alors que 130 000 tonnes ont été importées sur un ensemble de 150 000 tonnes de sucre. En ce qui concerne le blé, environ 40% de la quantité exposée a été consommée soit 38 000 tonnes sur un ensemble de 100 000 tonnes. A cet effet, des analystes prévoient la récurrence des résultats enregistrés l'année dernière où les quotas du sucre, des céréales et des boissons alcoolisés ont été consommés dans les dix premiers jours du début de l'opération, contrairement à d'autres produits. Ainsi, les prix de ces produits ont augmenté alors qu'on avait prévu une baisse après que le marché ait connu une affluence en faveur des marchandises exonérées de taxes douanières. Cela est apparemment dû à la spéculation exercée par certains commerçants ayant stocké de grandes quantités de ces produits, en particulier le sucre. Rappelons, à ce sujet, la hausse des céréales à son plus haut niveau, jamais atteint depuis dix ans, les cours des céréales, notamment le blé et le maïs, n'ont pas atteint les niveaux actuels. C'est ce que souligne un rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), diffusé dernièrement à l'APS. Dans ce contexte, le communiqué de la FAO explique la raison de cette flambée des cours. L'organisation onusienne avance que "de faibles récoltes dans les principaux pays producteurs et une demande en forte augmentation ont poussé les cours à la hausse, alors que la filière riz était marquée par la faiblesse de l'offre". Par ailleurs, la production mondiale de céréales secondaires pour 2006, devrait atteindre 981 millions de tonnes, soit 2,1% de moins qu'en 2005. Mais, selon la FAO, la tendance devrait se renverser en 2007, en raison de meilleures perspectives de récolte. Dans cette optique, le monde sera dans l'obligation de produire dès 2050 près d'un milliard de tonnes de céréales de plus chaque année "pour faire face au drame de la famine" avance-t-on dans les milieux de la FAO. Un objectif qu'il faudra réaliser pour au moins arriver à un équilibre de l'offre et de la demande afin d'éviter aux états importateurs de revoir à la hausse leur facture d'approvisionnement en céréales. Enfin, selon des observations, les cours ont reculé essentiellement en raison des prises de bénéfices par deux très importants fonds d'investissement. Cela confirme donc la tendance selon laquelle le marché des matières agricoles est bel et bien soumis désormais aux phénomènes de la spéculation, le niveau des prix n'étant plus en fonction de l'offre et de la demande.