Deux obus de mortier ont touché une maison du quartier à majorité chiite de Sadr City dans l'est de Bagdad, tuant quatre membres d'une même famille, a annoncé la police irakienne, mercredi. L'attaque dont on ignore encore les auteurs s'est produite dans la nuit de mardi à mercredi. Sadr City est la plus grande enclave chiite à Bagdad et sert de base à l'armée du Mahdi, une milice dirigée par le religieux radical Muqtada al-Sadr. Par ailleurs, deux bombes ont explosé mercredi matin près d'une station-services de Mahmoudiya, à une trentaine de kilomètres au sud de Bagdad, tuant au moins deux civils et incendiant plusieurs voitures en stationnement, a précisé la police. A Kirkouk, à 290km au nord de la capitale irakienne, une bombe a explosé en centre-ville mais on ignore encore s'il y a des victimes. George W. Bush a dévoilé hier une nouvelle stratégie pour l'Irak, prévoyant l'envoi de 20.000 militaires supplémentaires dans ce pays en dépit de la forte impopularité de cette mesure aux Etats-Unis. Ce nouveau plan de bataille, le huitième depuis l'invasion de mars 2003, devait être détaillé par le président américain à 21H00 locales (02H00 GMT jeudi) lors d'une allocution télévisée depuis la Maison Blanche. Outre le déploiement de 20.000 nouveaux soldats, il prévoit, selon des responsables de l'administration Bush ayant requis l'anonymat, que le gouvernement irakien assume le contrôle du pays d'ici au plus tard novembre 2007. Selon un de ces responsables, l'envoi de 20.000 hommes supplémentaires ne se ferait pas en une seule fois. Le plan devrait aussi comprendre un volet économique et des objectifs assignés au gouvernement irakien pour qu'il accèlère sa prise de responsabilités. Près de quatre ans après avoir envahi l'Irak, les Etats-Unis ont perdu 3.000 soldats et plus de 22.000 ont été blessés et le pays, où la violence redouble depuis le début de l'année, est au bord d'une guerre civile. George W. Bush, qui espère que sa nouvelle stratégie change la donne en Irak et sauve ses deux dernières années de mandat, a prévu de rencontrer dans l'après-midi les nouveaux dirigeants démocrates du Congrès, dont il espère le soutien. Ces démocrates se sont déjà montrés opposés à toute augmentation des troupes, rappelant qu'une telle stratégie a déjà été appliquée par le passé sans succès. Mais ils n'ont pas les moyens de l'empêcher, le chef de l'Etat, qui est aussi chef de l'armée, ayant toute latitude à cet égard. Quelque 132.000 militaires américains sont aujourd'hui déployés en Irak. L'opinion publique américaine est également largement opposée à une hausse du nombre de soldats comme en témoignent de récents sondages. Selon une enquête USA-Today-Gallup publiée mardi, 61% des Américains interrogés y sont opposés et 47% d'entre eux estiment que l'arrivée de ces nouveaux contingents ne permettra pas d'améliorer la situation en Irak. Après son discours mercredi soir, M. Bush devait se rendre jeudi sur une base militaire, à Fort Benning en Georgie (sud), pour défendre son plan, une mission également assignée à la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et au secrétaire à la Défense Robert Gates, entendus le même temps jour au Congrès.